Vous estes fille pour le seur
De bon pere et de bonne mere,
J'ay veu, madame, vostre soeur,
Et feu, monseigneur, vostre frere:
Mais je dirois sans dire mal,
Que jamais coeur au vostre égal,
Ne parut en royal lignage,
Tout le monde le dit aussi,
Et fait cas de vostre courage,
Et pourquoy donc traitter ainsi,
Les enfans de vostre village.
Mais que dis-je, ô diuin soleil,
Grand astre de qui la lumiere,
Respand son éclat nompareil,
Sur l'un et sur l'autre hemisphere,
Quel rat, si ras et si tondu,
Quel Apollon si morfondu,
Architecte d'airs ou de carmes,
Quel vertueux infortuné,
Prés de vous n'a tary ses larmes,
Et soudain ne fust enchaisné,
De vos vertus et de vos charmes.
Quel esprit ne fust attiré,
Par vos qualités adorables,
Et par l'aymant saint et sacré,
De vos vertus incomparables,
Qui retournant à son foyer,
N'ayt des sans beaucoup l'armoyer,
Ô trois fois heureuses colines,
Sejour, ô trois fois bien-heureux,
Qui retenés dans vos cassines,
L'abregé le plus glorieux,
De toutes les vertus diuines.