Venu ne suis vous apporter,
Ny tourment, ny poire dangoisse,
He! Pourquoy donc pour vous chanter,
Dieu vous benie et Dieu vous croisse,
Pour cette effet un serain jarretay,
Que les souris n'ont pas mangé,
Ou en pourroit bien faire un page,
Il est sage et moriginé,
Il mange tout seul, il fait rage,
Je croy que s'il est bien mené,
Dans cent ans qu'il aura de l'âge.
Il chante aussi bien qu'un serain,
Mais non si bien qu'une syrene,
S'il est propre à vostre lutrain,
Je vous le donne en bonne estrene,
Pour vous seruir je l'ay dressé;
Je l'ay nourry, je l'ay fessé,
Si jarreten suis ruiné patience,
Je m'en rapporte à mon valet,
Qui tient conte de ma despence,
Si pour despencer en ballet,
Il ne faut pas grosse finance.
Mais, c'est trop parler de serain,
À dame tant serenissime,
Car pas trop bon n'est le serain,
À vostre grandeur altissime,
Je ne chante plus d'aujourd'huy,
Musette apportes mon estuy,
Serrés mon archet et ma lyre,
S'il vous plaist d'en oüyr conter,
Des plus beaux, vous n'aués qu'à dire,
J'ay fort bonne main pour chanter,
Et tres-bonne voix pour escrire.