PLUME DE POÉSIES Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus. |
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| Antonin Artaud | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Antonin Artaud Dim 14 Aoû - 17:40 | |
| Rappel du premier message :
Antonin Artaud, né Antoine Marie Joseph Artaud, à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 4 septembre 1896 et mort à Ivry-sur-Seine le 4 mars 1948, est un poète, romancier, acteur, dessinateur et théoricien du théâtre français. Inventeur du concept du « théâtre de la cruauté » dans Le Théâtre et son Double, Artaud aura tenté de transformer de fond en comble la littérature, le théâtre et le cinéma. Par la poésie, la mise en scène, la drogue, les pèlerinages, le dessin et la radio, chacune de ces activités a été un outil entre ses mains, « un moyen pour atteindre un peu de la réalité qui le fuit »1. Souffrant de maux de tête chroniques depuis son adolescence, qu'il combattra par de constantes injections de médications diverses, la présence de la douleur influera sur ses relations comme sur sa création. Il sera interné en asile près de neuf années durant, subissant de fréquentes séries d'électrochocs. |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Antonin Artaud Dim 14 Aoû - 17:44 | |
| Ce n'est qu'en décembre que sa mère, avec l'aide de Jean Paulhan, apprendra l'endroit de son internement, et après trois mois de démarches, elle obtient le transfert, le 1er avril 1942 13, au centre psychiatrique Sainte-Anne à Paris. Artaud refuse toute visite y compris de sa famille. Selon Roger Blin[réf. incomplète], Jacques Lacan14 l'aurait déclaré « définitivement fixé, perdu pour la littérature ». Le certificat de quinzaine du 15 avril indique : « Prétentions littéraires peut-être justifiées dans la limite où le délire peut servir d'inspiration. À maintenir » |
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| Sujet: Re: Antonin Artaud Dim 14 Aoû - 17:44 | |
| Le 22 février 1939, Artaud est transféré à l'hôpital de Ville-Évrard (près de Neuilly-sur-Marne, Seine-Saint-Denis). Le certificat de transfert porte l'indication « graphorée »16. A la demande de la mère d'Artaud, qui a entendu parler d'un nouveau traitement à l'électricité, Artaud est présenté au Docteur Rondepierre. Un essai de traitement à l'électrochoc tourne court. Les malades connaissent effectivement alors de graves carences alimentaires qui peuvent rendre difficile l'application de ce traitement |
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| Sujet: Re: Antonin Artaud Dim 14 Aoû - 17:44 | |
| En novembre 1942, Robert Desnos prend contact avec le docteur Gaston Ferdière, ami de longue date des surréalistes et médecin-chef de l'hôpital psychiatrique de Rodez (Aveyron), situé en zone « non-occupée » où la pénurie alimentaire y semble moins sévère. Mais les hôpitaux psychiatriques subissent les mêmes, sinon pire, restrictions que l'ensemble de la population18. Les démarches aboutissent et Artaud est transféré le 22 janvier 1943. Il y subira alors cinquante-huit électrochocs19,20. Dans le documentaire Artaud cité : Atrocité d'André S. Labarthe, le commentaire parle de 58 électrochocs (à 26 minutes 7 secondes). Antonin Artaud sort de l'asile de Rodez le 26 mai 1946. |
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| Sujet: Re: Antonin Artaud Dim 14 Aoû - 17:44 | |
| Les dernières année
Ses amis, Arthur Adamov, Marthe Robert et Jean Paulhan obtiennent qu'il sorte de l'asile de Rodez, le 26 mai 1946. Il retourne à Paris où il vivra encore deux ans. Le 13 janvier 1947, le Théâtre du Vieux-Colombier est assailli par neuf cents personnes du Tout-Paris littéraire et artistique, d'André Gide à André Breton. Dans un silence d'outre-tombe, de 21 heures à minuit, « Artaud le Momo » ressuscite. Gide : « Jamais encore Antonin Artaud m'avait paru plus admirable. De son être matériel rien ne subsistait que d'expressif : sa silhouette dégingandée, son visage consumé par la flamme intérieure, ses mains de qui se noie » |
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| Sujet: Re: Antonin Artaud Dim 14 Aoû - 17:45 | |
| Durant cette période, il est hébergé dans une clinique d'Ivry-sur-Seine, mais libre de ses mouvements. Il y écrit sur plus de quatre cents cahiers d'écolier, et dessine des autoportraits et des portraits de ses amis à la mine de plomb et craies de couleurs. En novembre 1947, il enregistre pour la radio Pour en finir avec le Jugement de Dieu avec la participation de Maria Casarès, Paule Thévenin et Roger Blin. Programmé pour le 1er février 1948, la diffusion en est interdite par le directeur de la Radiodiffusion française. À la suite de diverses réactions suscitées par son interdiction, sa diffusion est proposée à un public restreint composé de journalistes, d'artistes et d'écrivains. Maurice Nadeau : « J'approuve Guilly quand il trouve scandaleuse l'émission d'Antonin Artaud et je me réjouis de ce scandale. Ne nous répétait-on pas sur tous les tons que dans l'état de décadence où nous sommes, rien ne saurait plus scandaliser ? Qu'un poète par sa seule voix y parvienne, redonne un certain crédit aux mots »[réf. nécessaire]. Le texte fera l'objet d'une publication posthume en avril 194822 et éditée sous forme de CD par Sub Rosa puis André Dimanche. La même année, Artaud publie "Van Gogh le suicidé de la société", où il affirme que le peintre n'était pas fou et s'en prend violemment aux psychiatres. |
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| Sujet: Re: Antonin Artaud Dim 14 Aoû - 17:45 | |
| Atteint d'un cancer du rectum diagnostiqué trop tard, Antonin Artaud meurt le matin du 4 mars 1948, probablement victime d'une surdose accidentelle d'hydrate de chloral, produit dont il connaissait mal l'usage. On l'a retrouvé recroquevillé au pied de son lit. Artaud avait convenu avec les éditions Gallimard de la publication de ses œuvres complètes, tâche qui fut menée pendant près de quarante ans par Paule Thévenin. Sur l'un de ses cahiers de brouillon, on a pu lire ses dernières phrases : « De continuer à / faire de moi / cet envoûté éternel / etc. etc. »[réf. incomplète]. Il est enterré au cimetière Saint-Pierre à Marseille. Hypnotisé par sa propre misère, où il a vu celle de l'humanité entière, Artaud a rejeté avec violence les refuges de la foi et de l'art. Il a voulu incarner ce mal, en vivre la totale passion, pour trouver, au cœur du néant, l'extase. Cri de la chair souffrante et de l'esprit aliéné en un homme qui se veut tel, voilà le témoignage de ce précurseur du théâtre de l'absurde (Eugène Ionesco et Samuel Beckett) et de la cérémonie (Michel de Ghelderode, Jean Genet). |
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| Sujet: Re: Antonin Artaud Dim 14 Aoû - 17:45 | |
| Esthétique et pensée
Surréalisme et anti-surréalisme
L'esthétique d'Artaud se construit constamment en rapport au surréalisme, d'abord en s'en inspirant, puis en le rejetant (notamment sous la forme que lui donne André Breton). André Breton, dans son premier Manifeste du surréalisme (1924), mentionne Artaud en passant, sans lui accorder une importance particulière23. Le second Manifeste (1930) arrive après la rupture d'Artaud avec les surréalistes, et Breton lui adresse une critique sévère, quoiqu'esthétiquement peu développée (ses griefs sont surtout d'ordre personnel). Il dénonce notamment le fait que l'« idéal en tant qu'homme de théâtre » d'« organiser des spectacles qui pussent rivaliser en beauté avec les rafles de police » était « naturellement celui de M. Artaud »24. Ce jugement qui paraissait irrévocable est corrigé par André Breton après l'hospitalisation d'Artaud : dans l'Avertissement pour la réédition du second manifeste (1946), Breton dit n'avoir plus aucun tort à compter à Desnos et Artaud, à cause des « événements »25 (Desnos est mort en camp de concentration depuis, et Artaud passe plusieurs mois en psychiatrie à subir des électrochocs). Pure politesse peut-être ; reste que Breton, dans des entretiens publiés en 1952, reconnaît à Artaud une profonde influence sur la démarche surréaliste. Il dit également de lui qu'il était « en plus grand conflit que nous tous avec la vie » |
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| Sujet: Re: Antonin Artaud Dim 14 Aoû - 17:45 | |
| Pour Jean-Pierre Le Goff, la démarche surréaliste est essentiellement ambivalente, « marquée à ses deux pôles par les figures d'André Breton et Antonin Artaud »27. Ces deux visions du surréalisme sont comme opposées et complémentaires à la fois. Breton cherchait essentiellement la beauté et l'émerveillement dans la vie (renouvelant en cela d'une certaine manière l'idéal platonicien du Banquet), il souhaitait dompter au moyen de l'art « l'altérité inquiétante » de l'inconscient, centrant sa pensée sur la « dynamique positive de l'Eros » aboutissant à la révolution. Artaud rompt avec cette vision de la poésie et de la vie, expliquant dans son texte « À la grande nuit ou le bluff surréaliste » qu'« ils [les surréalistes] aiment autant la vie que je la méprise »28. La rage d'exister d'Artaud n'est pas caractérisée par la capacité de s'émerveiller, mais au contraire par la souffrance et l'angoisse incurables. Cela se ressent dans son esthétique littéraire : Artaud déclare dans Le Pèse-nerfs que « toute l'écriture est de la cochonnerie »29. Artaud s'éloigne ainsi irrémédiablement de tout platonisme en art |
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| Sujet: Re: Antonin Artaud Dim 14 Aoû - 17:46 | |
| Écrits
Tric Trac du Ciel, illustré de gravures sur bois par Élie Lascaux, Paris, Simon, 1923 L'Ombilic des limbes, Gallimard, NRF, Paris, 1925 Le Pèse-nerfs, Leibovitz, Paris, 1925 La Coquille et le Clergyman, scénario L'Art et la Mort, Denoël, Paris, 1929 Le Moine (de Lewis), traduction et adaptation, Denoël & Steele, Paris, 1931 Héliogabale ou l'Anarchiste couronné, Denoël & Steele, Paris, 1934 Les Nouvelles Révélations de l'être, Denoël, Paris, 1937 Le Théâtre et son double, Gallimard, Paris, 1938 D'un voyage au pays des Tarahumaras, Éditions de la revue Fontaine, Paris, 1945 Van Gogh, le suicidé de la société, K éditeur, Paris, 1947 Artaud le Mômo, Bordas, Paris, 1947 Ci-gît, précédé de la Culture indienne, K éditeur, Paris, 1947 Pour en finir avec le jugement de Dieu, K éditeur, Paris, 1948 Les Cenci, in Œuvres complètes, Gallimard, 1964 50 Dessins pour assassiner la magie, Gallimard, Paris, 2004 Artaud Œuvres, choix de textes par Evelyne Grossman dans l'édition Thévenin des Œuvres complètes, Gallimard, Quarto, Paris, 2004 Cahier d'Ivry, janvier 1948, fac-similé, Gallimard, Paris, 2006 Nouveaux Écrits de Rodez, Gallimard, L'Imaginaire, Paris, 2006 |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Antonin Artaud Dim 14 Aoû - 17:46 | |
| Documents sonores
Van Gogh, le suicidé de la société, émission radiophonique, INA, André Dimanche Éditeur, 1995. Le Rite du Peyotl chez les Tarahumaras Pour en finir avec le jugement de Dieu, Sub Rosa, 1995 / INA et André Dimanche Éditeur, 1995 Pour en finir avec le jugement de Dieu, intégralité de l'émission et remix par Marc Chalosse, Artaud Remix, préface de Marc Dachy, France Culture, collection Signature, 2001 Un extrait de Pour en finir avec le jugement de Dieu |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Antonin Artaud Dim 14 Aoû - 17:46 | |
| Filmographie comme acteur
1923 : Faits divers de Claude Autant-Lara (court métrage) 1923 : L'Enfant roi de Jean Kemm 1924 : Surcouf de Luitz-Morat : Jacques Morel 1926 : Le Juif errant de Luitz-Morat : Jacques Dupuis, dit Gringalet 1926 : Graziella de Marcel Vandal (tourné en Italie) 1926 : Mathusalem ou l'éternel bourgeois de Jean Painlevé (cinq courtes séquences réalisées pour une pièce de théâtre d'Ivan Goll) 1927 : Napoléon d'Abel Gance : Marat ; (en 1935, sortie d'une nouvelle version modifiée et sonorisée) 1928 : La Passion de Jeanne d'Arc de Carl Theodor Dreyer : le moine Jean Massieu 1928 : Verdun, visions d'histoire de Léon Poirier : l'intellectuel ; (en 1931, sortie d'une nouvelle version modifiée et sonorisée) 1928 : L'Argent de Marcel L'Herbier : Mazaud, le secrétaire 1928 : Autour de l'argent de Jean Dréville (documentaire) 1930 : La Femme d'une nuit de Marcel L’Herbier (tourné à Berlin) : Jaroslav le traître 1930 : Tarakanova de Raymond Bernard : le jeune tzigane 1931 : L'Opéra de quat'sous de Georg Wilhelm Pabst (version française, tournée à Berlin) : un apprenti mendiant 1931 : Faubourg Montmartre de Raymond Bernard : Follestat, un meneur de révolte 1932 : Mater Dolorosa d'Abel Gance 1932 : Les Croix de bois de Raymond Bernard : le soldat Vieublé 1932 : Coup de feu à l'aube de Serge de Poligny : le trembleur, chef de gang 1933 : L'Enfant de ma sœur de Henry Wulschleger : Loche 1934 : Sidonie Panache de Henry Wulschleger 1934 : Liliom de Fritz Lang : le rémouleur ange-gardien 1935 : Lucrèce Borgia d'Abel Gance : Savonarole 1935 : Kœnigsmark de Maurice Tourneur : Cyrus Back. |
| | | | Antonin Artaud | |
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