LA BERGÈRE AUX CHAMPS
Y a rien de plus charmant que la bergère aux champs.
Elle voit venir la pluie, désire le beau temps :
Voilà comme la bergère aime à passer son temps !
Son berger va la voir le matin jusqu’au soir :
« Oh levez-vous, bergère ! Bergère, levez-vous !
Les moutons sont en plaine, le soleil luit partout ! »
Quand la bergère entend la voix de son amant,
Elle met sa robe rouge, son joli cotillon,
S’en va ouvrir la porte à son berger mignon.
« Berger, mon doux berger, où irons-nous garder ?
— Là-haut sur la montagne, le soleil y fait beau ;
Cueillons la violette, le romarin nouveau.
— Berger, mon doux berger, qu’aurons-nous à manger ?
— Des perdrix et des cailles, et des petits gâteaux,
Du vin de la bouteille que j’ai sous mon manteau !
— Berger, mon doux berger, où irons-nous loger ?
— Là-haut sur la montagne, un beau château l’y a ;
Nous logerons ensemble, parlera qui voudra.
— Berger, mon doux berger, j’entends quelqu’un marcher.
— C’est peut-être mon père qui vient pour me chercher,
Couchons-nous dans l’herbette et laissons-le passer ! »