LE SOLDAT MÉCONTENT
Dès le matin, au point du jour,
on entend ces maudits tambours !
Qui nous appellent à faire l’exercice;
et toi, pauvre soldat, c’est ton plus grand supplice.
Les caporaux et les sergents
nous font aligner sur deux rangs.
L’un dit : « Recule ! », et l’autre dit : « Avance ! »
Et toi, pauvre soldat, faut prendre patience.
Si l’argent du prêt est manqué,
il ne faut pas s’en étonner.
Les caporaux s’en vont boire de la bière
et toi, pauvre soldat, va boire à la rivière.
La patience, nous la perdrons,
si jamais en guerre nous allons.
Ah, si jamais nous allons en campagne,
les grands coups de fusil paieront les coups de canne.
La campagne, elle est arrivée,
mon capitaine j’ai tué ;
mon lieutnant et mon sergent, sans doute ;
courage, camarades, l’armée est en déroute !
Qui qu’a composé la chanson ?
C’est un tambour du Bataillon ;
un soir d’été, en battant la retraite,
en pensant à sa mie, que toujours il regrette.