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 AUTEUR ANONYME (?-?) Comme galathée se excuse et dit que ce est a ses parens

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MessageSujet: AUTEUR ANONYME (?-?) Comme galathée se excuse et dit que ce est a ses parens   AUTEUR ANONYME (?-?) Comme galathée se excuse et dit que ce est a ses parens Icon_minitimeLun 15 Aoû - 14:50

Comme galathée se excuse et dit que ce est a ses parens a qui on doit
parler premierement que a elle.


Quod michi nunc dicis dici deberet amicis
Assensa quorum conjugis opto thorum

A moy dresser ne se convient
De me raporter tel langaige
Mais aler faire le messaige
A mes amys il apartient
S'aulcun pour me demander vient
Voise aux amis de mon lignaige
A moy dresser ne se convient
De me reporter tel languaige
Se leur consentement advient
Que mise je soye a mesnage
Ainsi le lit de mariage
Desire vela ou tout tient
A moy dresser ne se convient

Hos prius aloquere vel tu vel pamphilus ille

Va se tu veulx
Parler a eulx
Touchant ce cas
Tu ne peulz mieulx
Ou l'amoureux
Sans advocas
La tu sçairas
Ce que feras
Tu ou pamphille ou vous tous deux
Quant a ce les convertiras
A leur plaisir tu trouveras
La chose plus belle en tous lieux

Res erit ad libitum pulchrior ipsa suum

A leur plaisir plus honnorable
Sera la chose et agreable
Que s'elle estoit faicte par moy
Sans me monstrer si accordable
Et a aimer homme traictable
Par l'amonition de toy
Car je ne doy
Promettre foy
Ne me acorder
Sans demander
Congié a ceulx a qui je voy
Qui sus moy peuent commander
Mes amis me doivent garder
Et a mon honneur regarder
Selon la naturelle loy

La responce que la vieille fait a galathée quant elle se excuse sus ses
parens.


Convenit ut tua sit concessu teda parentum
Si tuus interea mulceret ignis ei

Gallathée pucelle delectable
Honnourable
Responce tu ne me rens
Disant ainsi que sans tes bons parens
Vraiz conducteurs et amis apparens
De ton voulloir a nul ne es mariable
Mais sans fable
C'est chose veritable
Quelques parens que tu diez avoir
Convenable est et facille a sçavoir
Qu'il esconvient que ta torche et lumiere
En fait d'amours procede la premiere
Pour acquerir de eulx le consentement
Par quoy tu peulz monstrer aucunement
Pamphille de bien aymer couraige
En attendant cestuy appointement
A celle fin au moins que seullement
Signe d'amour son ardeur assouaige

Excercet corda juvenum venus ingeniosa
Qnisque per hoc studium colligit ingenium

Venus dame de hault paraige
Sus toutes déesses tressaige
La fleur de beaulté et l'eslite
Ingenieuse en tout ouvraige
En enseignant d'amours l'usaige
Les cueurs des jeunes excercite
Et a bien aimer les incite
Tant que chascun s'il n'est trop rude
Recueillir peut en son estude
Engin et esperit pour conduyre
Ses amours qui si veult reduyre
Et pourtant plaisante pucelle
Cecy je te suys venu dire
Car saiches que venus desire
Que tu te gouvernes par elle

Incitat hec animos dat largis odit avaros.
Letitiam sequitur tristitiam que fugit

Venus incite les couraiges
Des amans qui sont gratieux
De ses biens elle donne aux larges
Et tolz aux avaricieux
Elle suyt liesse en tous lieux
Et fait son repos de liesse
Au contraire elle fait tristesse
Car ung amoureux gent et miste
S'il ensuyt venus la déesse
En tout lieu et en toute adresse
Jamais ne sçauroit estre triste.

Narraret nullus quantum valet veneris usus.
Hinc nisi pueris rustica semper eris.

A homme seroit impossible
Tant eust l'esprit intelligible
De dire les biens qui venus,
Sont de la déesse venus
Haulte princesse inconfusible
Sens humain n'est point susceptible
Combien eslevé qu'il puisse estre
De tout son usaige congnoistre
Qui tant est merveilleux et hault
Ne de narrer combien il vault
Car c'est liesse souveraine
Paradis de nature humaine
Et se tu ne viens gallathée
A ceste plaisance haultaine
Tu en demeureras villaine
A tousjours et fille gastée.

Responce de gallathée a l'incitation precedente.


Per veneris morem virgo cito perdit honorem
Igneus ille furor nescit habere modum

Par la coustume decevable
De venus princesse mortelle
Pert son honneur une pucelle
En haste c'est chose prouvable
Port d'ennuy voye diffamable
Souvent treuve une jouvencelle
Par la coustume decevable
De venus princesse mortelle

Son feu ingent non reffrenable
Qui tousjours art et estincelle
Ne sçait tenir quelque querelle
Ne mesure qui soit louable
Par la coustume decevable
De venus princesse mortelle
De plaisant attrait est son hable
Mais la demeure n'est pas telle
Car depuis que l'en est en elle
C'est une douleur importable
Une maladie incurable
Une attraction par laquelle
Pert son honneur une pucelle
En haste c'est chose prouvable

Non leve vulnus habent vuiolenta cupidis arma
Hiis male subduci queque puella timet

Les fortes armes d'avarice
N'engendrent point playe legiere
Chascune pucelle novice
Craint a tomber soubz leur banniere
A y entrer a bien maniere
Car quant une pucelle y est
Elle ne s'en tire pas arierre
A toutes les fois qu'il luy plaist
Je considere assez que c'est
De tout ce que tu me as promis
Et qu'en la fin souvent desplaist
D'avoir onc acquiz telz amis

Sepius immeritas incusat fama puellas
Omnia nec cessat carpere livor edax

Par les communes renommées
Tu congnois que c'est verité
Jeunes pucelles sont blasmées
Sans l'avoir en rien merité
Envieuse locacité
Baveresse tousjours se aproche
Pour donner a autruy reproche
Et prent par tout d'amont d'aval
Toutes choses soit bien soit mal
Sans avoir cesse de tout prendre
Plus viste court que le cheval
Renommée en especial
Quant elle treuve que reprendre

Quod petis admiterem fame nisi barba timerem
Que magis in tali, crimine lumen habent

Se la commune renommée
Qui legier court je ne doubtoie
Et par elle estre diffamée
A ton plaisir me accorderoie
Ce que demandes octroiroie
Mais tu sçaiz que commune fame
A plus de regart a tel blasme
Pour en rapporter choses folles
Se ne fust cella sus mon ame
A toy je me accordasse d'ame
Mais je n'ose pour ses parolles
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