PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 Félicie-Marie-Émilie d' AYZAC (1810-1891) Le nid

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Félicie-Marie-Émilie d' AYZAC   (1810-1891)  Le nid Empty
MessageSujet: Félicie-Marie-Émilie d' AYZAC (1810-1891) Le nid   Félicie-Marie-Émilie d' AYZAC   (1810-1891)  Le nid Icon_minitimeMar 16 Aoû - 14:55

Le nid

Dans ce fragile nid que le zéphyr balance,
Je vois tant de bonheur, d'allégresse et d'amour,
Pensive je me dis: Tendre et frêle famille,
Que le Dieu protecteur des champs et des oiseaux
Fasse que dans ces lieux un jour pur toujours brille,
Que jamais de ces fleurs n'approche la faucille,
Que la serpe jamais n'outrage ces berceaux!
Arbres hospitaliers! prêtez-leur vos ombrages;
Sur eux avec amour penchez vos bras amis:
Non, par moi vos secrets ne seront point trahis,
Et seule, chaque jour, rêvant dans ces bocages,
Je viendrai visiter sous vos légers feuillages
L'asils où j'ai compté quatre faibles petits.
Laissez-moi retrouver près de l'antique chêne,
Sur l'arbre aux blanches fleurs, la couche aérienne,
Le duvet suspendu sous les discrets rameaux
Où l'aile de leur mère et la mousse et la laine
A leur débile enfance offrent un doux repos.
Oui, voilà ce réduit de fragile structure,
Ce berceau balancé dans des flots de verdure
Entre l'or des guérets et l'azur d'un beau ciel,
Miracle ingénieux de l'amour maternel
Et chef-d'oeuvre de la nature!
Mais quoi! je le revois vide et silencieux!...
Les hôtes qu'enfermait son sein mystérieux
De quelque être méchant sont devenus la proie!...
Hélas! hier encor, quand je quittai ces lieux,
Dans cet étroit réduit que de paix, que de joie!
La mère, tout entière à ses soins empressés,
Accourait, rapportant le ver et la chenille
Qu'appelaient par leurs cris ses enfans délaissés,
Et le père, en chantant, surveillait sa famille,
Ses petits, doux trésors, l'un sur l'autre pressés,
Plus de chants, plus d'amour, hélas! sous l'aubépine;
Une main sacrilège, effeuillant ses rameaux,
A ravi ses concerts à la branche voisine,
A ce nid ses tendres oiseaux.
Peut-être quelque enfant au coeur impitoyable,
Sourd à leurs cris plaintifs, de remords incapable,
S'applaudit maintenant de son lâche larcin,
Et nous les trouverons demain, là sur le sable,
Livides, morts de froid, de souffrance et de faim,
Peut-être quelque bête affamée et cruelle
A surpris avant l'aube, à l'heure du sommeil
La mère et ses enfants endormis sous son aile.
Pauvres innocents, quel réveil!...
Hélas! si, préservé par sa fuite soudaine,
Un d'entre eux, maintenant, des autres séparés,
Dans les bois d'alentour, faible et volant à peine,
Va plaintif, solitaire et bien loin égaré.
Timide voyageur, tout l'effraie et l'étonne;
Désolé, palpitant, il va, pauvre petit,
Cherchant dans l'horizon les cieux qu'il abandonne,
L'abri du frais vallon où naguère il naquit,
Et l'arbre où sous les fleurs se balançait son nid.
Revenir en haut Aller en bas
 
Félicie-Marie-Émilie d' AYZAC (1810-1891) Le nid
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Arthur Rimbaud (1854-1891) Les Mains De Jeanne-Marie.
» Poèmes de Félicie-Marie-Émilie d' AYZAC
» Félicie d'Ayzac
» Alfred De Musset (1810-1857) MARIE
» Théodore de Banville (1823-1891) Marie Stuart

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: