L'Eloignement.
Le passé qui passe. . .
Je ne reverrai plus les aveux incertains
Qui passaient autrefois sur tes lèvres peureuses,
Ton sourire d'enfant, ni ces objets lointains
Que nous avons touchés avec nos mains heureuses
Peu à peu j'avais fait un beau rêve de toi,
Mon âme le suivait avec mansuétude
Et sans lever les yeux pour le voir devant soi,
Elle a continué la paisible habitude.
Je marche longtemps seul où je fus avec toi,
Je viens au rendez-vous comme un ami docile,
Et je te vois passer doucement devant moi
Pleine d'éloignement et de clarté tranquille.
Ne reviens pas, même un instant, même tout bas. . .
Le paradis des souvenirs mourrait de joie.
Laisse-nous tous les deux dormir! ne reviens pas
Avec tes petits pieds et ta robe de soie.