PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 Henri Barbusse (1873-1935) L'Ouvrière.

Aller en bas 
AuteurMessage
James
FONDATEUR ADMINISTRATEUR
FONDATEUR ADMINISTRATEUR
James


Masculin
Dragon
Nombre de messages : 152312
Age : 60
Localisation : Mon Ailleurs c'est Charleville-Mézières
Date d'inscription : 04/09/2007

Henri Barbusse (1873-1935) L'Ouvrière. Empty
MessageSujet: Henri Barbusse (1873-1935) L'Ouvrière.   Henri Barbusse (1873-1935) L'Ouvrière. Icon_minitimeMer 24 Aoû - 17:55

L'Ouvrière.

La vie imparfaite.

Ta blanche lampe t'illumine,
Quand frileuse, ayant peur du bruit,
Tu travailles tard dans la nuit
À quelque tâche un peu divine.

Déjà ton labeur est moins sûr. . .
Tu lèves les yeux, comme un crime,
Tu vois venir la paix sublime,
Et la charité de l'azur.

Humble devant ta destinée
Tu sombres doucement en tout. . .
Le sommeil a surpris ton cou,
Tu te redresses, étonnée. . .

Pauvre enfant qui n'a pas régné,
Pauvre femme, pauvre princesse. . .
Voici qu'en ce soir de caresse
Ton coeur trop paisible a saigné.

Et nul n'est là pour te sourire,
Et doucement, tu te souris.
L'ombre a des rideaux attendris. . .
Tu t'étonnes d'être martyre.

Et la misère de tes mains
S'entr'ouvre; la lampe t'embrase,
De tes regards voilés d'extase
Tu sens couler des pleurs humains. . .

Sous le rayonnement suprême,
L'ouvrage s'affaisse et s'endort,
Et pleine de paresse d'or
Tu t'émerveilles de toi-même.

C'est le bonheur très bon, sans fin,
La bénédiction sans cause,
En la pauvre âme pauvre éclose
Pour qui la fatigue est du pain.

La nuit est indistincte et sage,
Elle chante à mi-voix le jour,
L'ombre est pleine d'un grand amour
Comme une chose qu'on partage.

Faible en même temps et vainqueur,
Tu recueilles le grand silence,
La bonne et douce récompense
Qui te caresse jusqu'au coeur.

La lumière pauvre et profonde
T'enveloppe d'enchantement,
Tu souris, tu crois vaguement
Sentir la justice du monde.

Béni, celui qui vit ses yeux
Éblouis par un bon mystère,
Bénis, ceux qui trouvent sur terre
Le vague salut d'être heureux!. . .

Tendrement, tu luttes encore
Et comme une grâce des cieux,
Le sommeil exauce tes yeux
Et le front penché qui l'adore.






_________________
J'adore les longs silences, je m'entends rêver...  
James
Henri Barbusse (1873-1935) L'Ouvrière. Une_pa12Henri Barbusse (1873-1935) L'Ouvrière. Plumes19Henri Barbusse (1873-1935) L'Ouvrière. Miniat14Henri Barbusse (1873-1935) L'Ouvrière. James_12Henri Barbusse (1873-1935) L'Ouvrière. Confes12

Henri Barbusse (1873-1935) L'Ouvrière. Sceau110
Revenir en haut Aller en bas
https://www.plumedepoesies.org
 
Henri Barbusse (1873-1935) L'Ouvrière.
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Henri Barbusse. (1873-1935) Toi.
» Henri Barbusse. (1873-1935) XX Le Feu.*
» Henri Barbusse (1873-1935) Toi.
» Henri Barbusse (1873-1935) Geste.
» Henri Barbusse (1873-1935) La Lampe.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: