je disais : --Dieu qu' aucun suppliant n' importune,
quand vous m' éprouverez dans votre volonté,
laissez mon libre esprit choisir dans la fortune
l' un ou l' autre côté ;
entre un riche esclavage et la pauvreté franche,
laissez-moi choisir, Dieu du cèdre et du roseau ;
entre l' or de la cage et le vert de la branche
faites juge l' oiseau. --
maintenant je suis libre, et la nuit me réclame ;
j' ai choisi l' âpre exil ; j' habite au bois obscur ;
mais je vois s' allumer les étoiles de l' âme
dans mon sinistre azur.
3 avril 1854.
1854, 10, 08