PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 Victor HUGO (1802-1885) -C'est toi!- cria Jeannie, et, contre sa poitrine

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Victor HUGO (1802-1885) -C'est toi!- cria Jeannie, et, contre sa poitrine Empty
MessageSujet: Victor HUGO (1802-1885) -C'est toi!- cria Jeannie, et, contre sa poitrine   Victor HUGO (1802-1885) -C'est toi!- cria Jeannie, et, contre sa poitrine Icon_minitimeMar 27 Sep - 21:55

-C'est toi!- cria Jeannie, et, contre sa poitrine,
Elle prit son mari comme on prend un amant,
Et lui baisa sa veste avec emportement,
Tandis que le marin disait : -Me voici, femme!-
Et montrait sur son front qu'éclairait l'âtre en flamme
Son coeur bon et content que Jeannie éclairait.
-Je suis volé, dit-il ; la mer, c'est la forêt.
Quel temps a-t-il fait ? Dur. Et la pêche ? Mauvaise.
Mais, vois-tu, je t'embrasse, et me voilà bien aise.
Je n'ai rien pris du tout. J'ai troué mon filet.
Le diable était caché dans le vent qui soufflait.
Quelle nuit! Un moment, dans tout ce tintamarre,
J'ai cru que le bateau se couchait, et l'amarre
A cassé. Qu'as-tu fait, toi, pendant ce temps-là ?-
Jeannie eut un frisson dans l'ombre et se troubla.
- Moi ? dit-elle. Ah! mon Dieu! rien, comme à l'ordinaire.
J'ai cousu. J'écoutais la mer comme un tonnerre,
J'avais peur. Oui, l'hiver est dur, mais c'est égal.-
Alors, tremblante ainsi que ceux qui font le mal,
Elle dit : -A propos, notre voisine est morte.
C'est hier qu'elle a dû mourir, enfin, n'importe,
Dans la soirée, après que vous fûtes partis.
Elle laisse ses deux enfants, qui sont petits.
L'un s'appelle Guillaume et l'autre Madeleine ;
L'un qui ne marche pas, l'autre qui parle à peine.
La pauvre bonne femme était dans le besoin.-

L'homme prit un air grave, et, jetant dans un coin
Son bonnet de forçat mouillé par la tempête :
Diable! diable! dit-il en se grattant la tête,
Nous avions cinq enfants, cela va faire sept.
Déjà, dans la saison mauvaise, on se passait
De souper quelquefois. Comment allons-nous faire ?
Bah! tant pis! ce n'est pas ma faute. C'est l'affaire
Du bon Dieu. Ce sont là des accidents profonds.
Pourquoi donc a-t-il pris leur mère à ces chiffons ?
C'est gros comme le poing. Ces choses-là sont rudes.
Il faut pour les comprendre avoir fait ses études.
Si petits! on ne peut leur dire : Travaillez.
Femme, va les chercher. S'ils se sont réveillés,
Ils doivent avoir peur tout seuls avec la morte.
C'est la mère, vois-tu, qui frappe à notre porte ;
Ouvrons aux deux enfants. Nous les mêlerons tous.
Cela nous grimpera le soir sur les genoux.
Ils vivront, ils seront frère et soeur des cinq autres.
Quand il verra qu'il faut nourrir avec les nôtres
Cette petite fille et ce petit garçon,
Le bon Dieu nous fera prendre plus de poisson.
Moi, je boirai de l'eau, je ferai double tâche.
C'est dit. Va les chercher. Mais qu'as-tu ? Ça te fâche ?
D'ordinaire, tu cours plus vite que cela.

Tiens, dit-elle en ouvrant les rideaux, les voilà!


Revenir en haut Aller en bas
 
Victor HUGO (1802-1885) -C'est toi!- cria Jeannie, et, contre sa poitrine
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Victor HUGO (1802-1885) L'éclair cria : - Silence aux pieds d'Adonaï! -
» Victor HUGO (1802-1885) Qu'est-ce donc que Jeannie a fait chez cette morte ?
» Victor HUGO (1802-1885) La goule Isis-Lilith cria dans cette fosse
» Victor HUGO (1802-1885) Quand sur votre poitrine il jeta sa médaille
» Victor HUGO (1802-1885) Invocation du mage contre les deux rois

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: