Ne laissez rien partir sans adieu que la tombe
Emporte consolés, hélas! ceux qu'elle atteint.
Accordez un soupir à la rose qui tombe!
Accordez un regard à l'astre qui s'éteint!
La femme veut qu'on l'aime. Et l'oiseau ne réclame
Qu'une oreille écoutant son chant plaintif et beau.
Que le dernier amour trouve une dernière âme!
Et que le dernier chant trouve un dernier écho!
Vous que le croyant voit, vous que les penseurs rêvent,
Seigneur, prenez pitié de l'humaine clameur.
Vers vous de toutes parts, nos bras tendus se lèvent.
Apaisez ce qui vit; consolez ce qui meurt.
18 janvier 1843.