Honte au vain philosophe, à l'artiste inutile
Qui ne met pas son sang et son coeur dans son style!
Honte au sophiste assis sur le seuil. des vertus
Qui commente Platon sans méditer Brutus!
Honte à ceux qui, bruyants, adorent la patrie,
En font une publique' et chaude idolâtrie,
Et qui, quand l'heure vient du gouffre et du péril,
Ne l'aiment pas jusqu'à lui préférer l'exil!
Honte au tribun qui crie au peùple de le suivre,
Et qui se sent à l'âme un lâche amour de vivre!
Honte au rhéteur.qui dit: Progrès, humanité,
Avenir! sans vouloir le calvaire à côté.!
Ils peuvent un moment charmer Athène ou Rome,
Tromper Sparte; l'antique honnêteté de l'homme,
Qui marchande la gloire aux lutteurs peu meurtris,
Gronde et. n'est pas leur dupe, et montre leurs écrits
Cloués sur son comptoir comme fausse monnaie;
Et ce vieux peseur d'or, le temps, qui;juge et paie,
Qui dit à l'un: toujours! qui dit à l'autre: assez!
Refuse à son guichet leurs noms vertdegrisés.
17 novembre.