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 Victor HUGO (1802-1885) Que la douleur est l'or dont se paie ici-bas

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Victor HUGO (1802-1885) Que la douleur est l'or dont se paie ici-bas Empty
MessageSujet: Victor HUGO (1802-1885) Que la douleur est l'or dont se paie ici-bas   Victor HUGO (1802-1885) Que la douleur est l'or dont se paie ici-bas Icon_minitimeLun 5 Déc - 23:40

Que la douleur est l'or dont se paie ici-bas,
Le bonheur acheté par tant. d'âpres combats;
Que toute Rome doit commencer par un antre;
Que tout enfantement doit déchirer le ventre;
Qu'en ce monde l'idée aussi bien que la chair
Doit saigner, _et, touchée en naissant par le fer,
Doit avoir, pour le deuil comme pour l'espérance,
Son mystérieux sceau de.vieet de souffrance
Dans cette cicatrice auguste, le nombril;
Que l'oeuf de l'avenir, pour éclore en avril,
Doit être déposé dans une chose morte;
Qu'il faut que le bien naisse et que l'épi mûr sorte
De cette plaie en fleur qu'on nomme le sillon;
Que le. cri jaillit mieux en mordant le bâillon;
Que l'homme doit atteindre à des Edens suprêmes
Dont la porte déjà, dans l'ombre des problèmes,
Apparaît radieuse à ses yeux enflammés,
Mais que les deux battants en resteront fermés,
Malgré le saint, le christ, le prophète et l'apôtre,
Si Satan ,n'ouvre:l'un, si Caïn n'ouvre l'autre?
O contradictions terribles! d'un côté
On voit la loi de paix, de vie et de bonté
Par-dessus l'infini dans les prodiges luire;
Et de l'autre on écoute une voix triste dire.: .
- Penseurs, réformateurs, porte-flambeaux, esprits,
Lutteurs, vous atteindrez l'idéal! à quel prix?
Au prix du sang, des fers, du deuil, des hécatombes.
La route du progrès, c'est le chemin des tombes. -
Voyez : le genre humain, à cette heure, opprimé
Par les forces sans yeux dont ce globe est formé,
Doit vaincre la matière, et, c'est là le problème,
L'enchaîner, pour se.mettre en liberté lui-même.
L'homme prend la.nature énorme corps à corps; .
Mais comme elle résiste! elle abat les plus forts.
Derrière l'inconnu la nuit se barricade;
Le monde entier n'est plus qu'une vaste embuscade;
Tout est piège.; le sphinx, avant d'être dompté; .
Empreint son ongle au flanc de l'homme épouvanté;
Par moments, il sourit et fait des offres traîtres;
Les savants, les songeurs, ceux qui sont les seuls prêtres,
Cèdent à ces appels funèbres et moqueurs;
L'énigme invite, embrasse et brise ses vainqueurs;
Les éléments, du moins ce qu'ainsi l'erreur nomme,
Ont des attractions redoutables sur l'homme;
La terre au flanc profond tente Empédocle, et l'eau
Tente Jason, Diaz, Gama, Marco Polo,
Et Colomb que. dirige au fond des flots sonores
Le doigt du cavalier sinistre des Açores;
Le feu tente Fulton, l'air tente Montgolfier.;
L'homme fait pour tout vaincre ose tout défier.
Maintenant regardez les cadavres. La somme
De tous les combattants que le progrès consomme,
Étonne le sépulcre et fait rêver la mort.
Combien d'infortunés noyés dans leur effort .
Pour -atteindre à des bords nouveaux et fécondables!
Les découvertes sont des filles formidables
Qui dans leur lit tragique étouffent leurs. amants.
O loi! tous les tombeaux contiennent des aimants
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