F° 82 144/257. Vers 1840?
Une fourmi qui' traîne une mouche dans l'herbe.
L'univers est un gouffre et l'âme est un abîme.
La patrie est un point et l'homme est un atôme.
Ne me comprenant pas ils m'appellent barbare.
(Barbarus hic ego sum qui non intelligor illis) 27
Laissons faire le temps, le temps mystérieux!
Océan. p. 516.
Homme, à quoi bon,tant de peine?
Pourquoi tant de sueurs, de labeurs, de travaux?
Que te sert de t'essouffler pour de misérables intérêts?
Car tu ne te reposes jamais
Car tu mènes le boeuf avant le jour au sillon.
Car
A l'heure où l'oiseau dort dans les forêts perdues,
On entend, sous ton fouet qui les presse et les suit,
Sonner les clairs grelots des mules éperdues,
Courant aveuglément dans les routes la nuit!
A quoi bon tout cela? ne faut-il pas mourir?
Ne faut-il pas s'en aller dans l'ombre?
Moins de labeur et plus de contemplation.
Cherche Dieu dans ton âme! Aime! voilà la loi.