Fo 79 68/85. 1855.
Grain de mil Schamyl 10 l'an mil
Arbres coupés gisants sur terre
Sombres cadavres du travail!
Les liserons, ces vases de rosée
Juvénal - à Syène " -
Continuez; soyez fermes, virils et fiers.
Soyez dans les jours noirs, soyez dans le temps sombre
La protestatiôn du rayon contre l'ombre.
Le bras Canopique du Nil
le vent
Du deuil et du nuage immense dissolvant
[ici une ébauche (début et fin) de Contemplations, III, 27, 12 juillet 1855.]
Aux premiers jours du monde
beauté et bonté
.descendirent du ciel
mais ayant rencontré l'homme
se transformèrent
Fo 81 147/489. 1854-56.
Un donjon en ruine, au fond de la vallée,
Assombrit. de sa larve âpre et démantelée
Un beau lac transparent plein de poissons d'azur,
Dans les joncs que sous l'eau remue un souffle obscur
1852-1870 991
-Leur dos d'argent frissonne, et, saumons, carpes, truites,
Glissent, et font trembler l'ombre des tours détruites.
... à un oiseau, l'hiver, mouillé
Où vas-tu, quand le ciel est noir de tous côtés?
Où donc, ô petit être, est-ce que tu t'essuies?
A la robe des anges invisibles, répond l'oiseau. ..
F° 82 176/13. 1856-58.
Et les filles d'Edom qui portent sur leur tête
leur cruche où grimace un nain bossu
parmi des grappes de raisin
Pôlichinelles de tous les peuples anciens et modernes : Maccus,
Pappus, Bucco, Casnar, Pulcinella, Punch, ' Karagheuz, Papa-moscas
... Ô gai chardonnerèt peint de mille couleurs;'
Lissant de ton bec noir tés plumes tout 'en fleurs,
Chanteur, doux arlequin du carnaval des roses,...
F° 83 1855.
On croyait voir Euryanthe
Ou sonnant du cor
Quand cette belle 'riante
Secouait ses cheveux d'or.
F° 84 148/69. 1853-60.
Je suis de fer, sur moi vous n'aurez pas de prise;
Ce fut [?] votre t dont je me ris d'abord
Je suis à claire-voie et je vous gêne fort;
Le vent pousse une porte.et non pas une grille.
F° 85 - 148/103. 1858?
... Il suffit d'un. forfait pareil pour-que les hommes
Tombent du rang suprême où Dieu les avait mis.
L'azur' clément se change en gouffres ennemis;
Le vent jette indigné le miasme à leur bouche;
La lumière irritée en éclairs s'effarouche...
F° 86 ' 68/57. Vers 1855.
- réaction
J'entends sonner au cou des peuples la clarine; '
Ils rentrent à l'étable au sombre appel du'soir.
O peuples etc.
évasion la fille publique - Sombre. Spectre.
vision la veuve des passants -
Fo 87 1856.
Homme plein de vices. Tu regardes le ciel, l'aube, l'étoile, l'azur,
la nuit vierge, la vertu de l'aurore
Tu sens frémir ton âme horrible
Sous cette chasteté terrible
De l'abîme et de l'infini.
Fo 88 146/271. 1856-58.
duel de Turnus et de Florian [Materne] 1 z
(Yvetot, 900 ans). (Alsace, 2 400 ans)
Le chêne d'Allouville et le,chêne d'Antrage
Sont deux rudes géants; le vent qui les outrage
Sort difficilement de leurs bras furieux,
Et s'en va l'aîle, basse et boitant dans les cieux.
Fo 89 147/390.
Ô rive où nul ne passe et que ronge l'écume,
Flots sans barque, rochers sans fleurs, arbre vieilli,
Astres dans la nuée; 'église dans la brume,
Vous nommez-vous.1:hiver? - nous nous nommons l'oubli.
22 juin 1855.
bals masqués
Tous les spectres du bruit, du rire et de la joie.
F° 91 1856-58.
Méchanceté de l'homme!
. O sombres actions vainement averties!
Remords dont on entend siffler le fouet d'orties!
O tyrans qui riez au bruit des pas du temps,
Et: qui ne voyez pas, sanglants, repus, contents,
Tandis.que vous,songez couchés sur les victimes,
Se pencher un front d'ombre au-dessus de vos crimes!
2 1858-60?
Moi je suis indulgent plus que lui, le ciel bleu,
L'aube, avril, tout cela vaut qu'on y songe un peu,
Et les petits oiseaux, quel détestable exemple!
Le jeune mois de mai, c'est l'éternel doux temple
Où, vaguement raillés.par les merles siffleurs,
Ceux qui s'adorent vont se cacher sous les fleurs.
1g52-1870 ' 993
F° 94 148/72. 1856-58.
... De larges rochers'bruns apparaissent hideux,
Par moments sous le flôt, parfois hors de l'écume,
Et ces bons charpentiers disent : moi, j'ai l'enclume,
Moi, j'ai le soufflet sombre aux noirs poumons grondants,
Moi j'ai la vrille, et moi la scie aux mille dents,
Et nous travaillerions gaiment à la carcasse
De ce vieux galion,que l'ouragan fracasse.
aéroscaphe - on- eût cru voir.
Le sombre emportement d'un monde dans l'abîme.
F° 96 144/188. 1854.
Le groupe éclatant des trompettes "
les étoiles fuiront (à ce bruit).
Et l'on verra courir sur.le. plafond des cieux
Ces flamboyantes araignées.
Maison appelée Sur-le-Grès/Surgrès
8 - 176/48. 1856-58.
.1. Tel était ce bandit, grandiose après tout,
Et digne, en vérité, des cavernes antiques.
Je vous entends- d'ici, marchands dans vos boutiques,
Chers avoués lettrés, notaires élégants :
- Ces bandits! ces affreux montagnards! ces brigands!
Ah! disons donc du-mal de's voleurs, je vous prie.
Pardieu, si vous viviez' au fond d'une Asturie,
Je voudrais bien savoir ce que vous feriez, vous.
Vous finiriez par être un peu cousins des loups..
Vous qui vendez faux poids et qui faites l'usure,
Et qui de l'indigent grignottez la' masure, '
Bourgeois, soyez moins durs aux pauvres scélérats;
Le destin les fait ours, mais vous, il vous fait. rats.
147/131. 1855.
Un vent sinistre, fauve, âpre; rauque, en fureur,
Échevelant la terre et l'ombre dans l'horreur,
Gonflant les eaux noires et. grosses,
Soufflera sur la tombe et sur. l'être- à la fois,
Et,-hideux, roulera les feuilles hors des bois
Et, les cadavres hors des fosses.
F° 101