Je ne demande pas autre chose aux forêts
Que de faire silence autour des antres frais
Et de ne pas troubler la chanson des fauvettes.
Je veux entendre aller et venir les navettes
De Pan, noir tisserand que nous entrevoyons
Et qui file, en tordant l'eau, le vent, les rayons,
Ce grand réseau, la vie, immense et sombre toile
Où brille et tremble en bas la fleur, en haut l'étoile.
: :
En plein midi, quand l'astre est à plomb sur nos têtes,
On se sent la sueur, tiède, perler au front ;
Les heures, groupe las, ne dansent plus en rond;
Tout fait la sieste ; on veut la grotte, on cherche l'arbre ;
La fleur se penche et dort ; et les nymphes de marbre
Elles-mêmes ont chaud dans les parcs assombris
Quand l'ombre de leurs seins descend vers leurs nombrils.