Des mains, ,à travers la nuée; -
Perçant vos ténèbres, Seigneur,
A notre soif exténuée .
Tendent dans l'ombre le bonheur ;
Elles nous tendent les ivresses,
Les extases enchanteresses,
L'espoir charmant, l'amour béni ;
Et sur notre terre âpre et noire,
L'âme en frémissant cherche à boire
A ces coupes de l'infini.
Quiconque aime, quiconque souffre,
Au profond mystère est uni ;
Tout cerveau qui pense est un gouffre ;
Tout être est plein de 'l'infini ;
Le coeur qui s'ouvre ouvre une porte ;
Les âmes, atomes qu'emporte
Un souffle d'ombre ou de clarté,
Sentent frémir, aux cieux dressées,
-Dans lâ moindre de leurs pensées
Les .ailes de l'immensité.