Quand ce banni, jadis perdu dans les brouillards
Et dans les flots, parut parmi ces durs vieillards,
Ils frémirent, ainsi que l'herbe au pièd de l'arbre.
131 OH! VERS LE PROGRÈS MAGNIFIQUE... 887
Son souffle fut terrible et les fit tous de marbre.
Il les pétrifia ,rien qu'en ,passant sur eux: ,
Ces hommes qu'emplissaient le passé ténébreux,
Et dont plusieurs, étaient courbés sous de vieux crimes,
Gardèrent l'attitude obscure des abîmes,
Et pâles, se sentant saisis par ce regard, -
N'osèrent.même..plus lever leur front .hagard.
Leur immobilité faite. de violence
Se taisait. Et, tragique, accablant. leur silence
Du sombre et formidable orage de sa. voix,
Il semblait, au milieu de ces faiseurs de lois
Plus aveugles encore,. hélas ! que sanguinaires,
Une apparition secouant des tonnerres.
Tel surgirait, dans l'Ombre où,' sans geste et sans bruit,
Les larves du néant, les formes de la nuit
Sont assises, de brume et de rêve vêtues,
Un spectre qui viendrait parler à des statues.
23 mai 1876.