- Qu'êtes-vous? - Tu le vois à notre robe. - Quoi?
Les prêtres de Dieu? -Non, les prêtres de la loi.
- De quelle loi? = Du maître. - Et qu'est le maître? - Un homme.
On l'appelle empereur ici, césar à Rome.
Il est aigle de droit et de race' vautour.'
Celui-ci fut jadis un criminel. Un jour
Il fit un serment, puis il s'embusqua derrière,
Puis, comme les voleurs la nuit dans la clairière,
Il sortit `brusquement, de sa cachette, et:prit'
A la gorge l'honneur, la probité, l'esprit,
La gloire, la vertu, la pudeur,'la patrie,
Et les tua. D'abord, voyant la loi meurtrie,
Nous fîmes préparer la corde et le, gibet, `
Comptant bien. l'étrangler tout .pet, -s'il succombait.
Mais il a réussi, la rudesse est un. vice,
Et chez lui maintenant nous sommes en service;
A qui nous souffleta notre respect est dû;
Il sied qu'il soit sacré, puisqu'il n'est. pas pendu;
Nous faisons à présent pendre en son- nom les autres;
Nous sommes les appuis de l'état, les apôtres
De l'ordre, et nous lavons les pieds du maître, .emploi
Utile, et le. meilleur que puisse avoir- la loi;
La clarté de cet homme éclaire notre livre;
Car il est naturel et simple qu'on lui livre
La conscience humaine et le code et Jésus,
Puisque c'est lui qui paie et qu'il a le dessus.
- Qu'est-ce que vous rendez, là, dans cette bâtisse,
Par la bouche.? - Cela s'appelle la jùstice.
Lorraine-Altwies, 27 août [1871].