PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 Joseph Autran (1813-1877) La Messe.

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Joseph Autran (1813-1877) La Messe. Empty
MessageSujet: Joseph Autran (1813-1877) La Messe.   Joseph Autran (1813-1877) La Messe. Icon_minitimeDim 8 Jan - 18:58

La Messe.

EN Galice, à côté du tombeau de saint Jacques,
Ils étaient parvenus le premier jour de Pâques.
C’était sur un plateau, de bois tout hérissé.
Sur la plus haute cime un autel fut dressé,
Et l’évêque Turpin, fidèle à sa promesse,
En gravit les degrés pour célébrer la messe.
Il avait revêtu ses plus riches habits;
Il portait une mitre où brillaient trois rubis,
Symbole radieux de la Trinité sainte,
Une chasuble d’or aux fleurons d’hyacinthe,
Et, sous cette chasuble, une aube aux longs replis,
Candide vêtement de la blancheur des lis,
Que, de ses propres mains, la jeune reine Berthe
Voulut broder un jour, à ce travail experte.

L’armée agenouillée enveloppait l’autel.
Là se trouvaient Yvoire et le noble Réthel.
Anséis, Bérenger, le jeune comte Ascagne.
Philippe de Lorraine et Thibaut de Champagne.
Des marches de l’autel, bâti sur le gazon,
Les soldats contemplaient un immense horizon.
Vaste terre promise où le regard se joue:
Et le soleil levant, de Burgos à Cordoue,
Illuminait les bois et les châteaux lointains.
Et la neige des monts sur les pics argentins.
Quand l’archevêque en fut au moment de l’office
Où descend sur l’autel l’agneau du sacrifice,
Tous les fiers compagnons vinrent, à deux genoux
Se nourrir de ce pain qui met la force en nous:
Heure sainte! on eût dit que l’aurore avertie
Sortait de l’orient pour éclairer l’hostie.
Ce fut à ce moment que des cris de démons
Frappèrent tout à coup l’écho des vastes monts:
Les Sarrasins, armés de piques et de pierres,
S’élançaient de partout, des bois, des fondrières,
Et, réclamant l’appui de leur dieu Tervagan,
Accouraient vers nos preux comme un sombre ouragan.
L’évêque, sur l’autel, déposa le ciboire:
« O Dieu vivant, dit-il, tu nous dois la victoire!»

Il n’eut pas le loisir, en ce péril urgent,
De quitter son étole et sa mitre d’argent,
Et sur les Sarrasins, dans une lutte atroce,
A défaut de l’épée, il frappa de la crosse!

Le rapide combat fut sanglant. Les païens,
Furieux, ressemblaient à des meutes de chiens
Qui courent tous ensemble, altérés de la proie,
Et qu’à coups de boutoir le sanglier renvoie.
Ils partirent enfin, sans espoir de retour.
Alors, comme on était vers le milieu du jour:
« Le Seigneur, dit l’évêque, a tenu sa promesse;
Il est temps, mes amis, d’achever notre messe.»
Et les barons chrétiens, sauvés d’un tel danger,
Tout autour de l’autel revinrent se ranger.


Revenir en haut Aller en bas
 
Joseph Autran (1813-1877) La Messe.
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Joseph Autran (1813-1877) La Calanque.
» Joseph Autran (1813-1877) Prologue.
» Joseph Autran (1813-1877) Le Butin.
» Joseph Autran (1813-1877) La Fiancée.
» Joseph Autran (1813-1877) Endoune

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: