IX
Je vais voir se lever, comme une onde en furie,
Les Saxons, les Hongrois, ceux de la Bulgarie,
Tous ceux qu’il abattit, tous ceux qu’il refoula,
Et, pour les contenir, il ne sera plus là!. . .
Adieu, mon doux Roland, cher et glorieux reste!
Pourquoi t’ai-je amené dans ce pays funeste?
Et, quand tu m’appelais, au terme de tes jours,
Pourquoi suis-je venu si tard à ton secours?. . .»
Ainsi l’empereur parle, et, comme un large fleuve.
Morne, il verse des pleurs dont sa barbe s’abreuve.
Brisé, la tête basse, abandonné du sort,
Entre ses bras royaux il tient son neveu mort,
Et cent mille Français qui pleurent tous ensemble
L’entourent, inclinés vers la terre qui tremble.