PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 Nérée Beauchemin (1850-1931) Les cerises

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




Nérée Beauchemin (1850-1931) Les cerises Empty
MessageSujet: Nérée Beauchemin (1850-1931) Les cerises   Nérée Beauchemin (1850-1931) Les cerises Icon_minitimeVen 13 Jan - 21:43

Les cerises


À l'ombre du fruitier vermeil,
Qui, sous le poids des fruits mûrs, penche,
Qu'il est bon manger sur la branche,
Les grappes chaudes de soleil!

Sur l'arbre qui les a produites,
Et, dans leur chair, a saturé
De sucre le jus empourpré,
C'est notre été qui les a cuites.

C'est le riche terroir natal,
La bonne terre fortunée
Qui nous présente, chaque année,
Les prémices d'un tel régal.

Est-il mirabelles et pêches
Qui puissent nous rassasier,
Comme, aux branches du cerisier,
Nos juteuses cerises fraîches?

Pourrions-nous trouver autres parts,
Quoi que l'étranger nous en dise,
La savoureuse friandise
De nos vieux fruitiers campagnards?

En ce pays où tout abonde,
La larve des noirs papillons
Ronge, en ses glorieux haillons,
L'érablière moribonde.

Pour nous dédommager un peu
D'une telle ruine agreste,
Sur le Bien royal qui nous reste,
Brille toujours, soleil de Dieu!

Dans tous les jardins de la plaine,
Au coeur de nos fruitiers caducs,
Fais couler la sève et les sucs
Dont la terre natale est pleine!

Pour que le Seigneur, à son jour,
Nous donne à même ses richesses,
Une obole de ses largesses,
Une goutte de son amour.

La branche d'alisier chantant
Je l'ai tout à fait désapprise
La berceuse au rythme flottant,
Qu'effeuille, par les soirs de brise,
La branche d'alisier chantant.

Du rameau qu'un souffle balance,
La miraculeuse chanson,
Au souvenir de mon enfance,
A communiqué son frisson.

La musique de l'air, sans rime,
Glisse en mon rêve, et, bien souvent,
Je cherche à noter ce qu'exprime
Le chant de la feuille et du vent.

J'attends que la brise reprenne
La note où tremble un doux passé,
Pour que mon coeur, malgré sa peine,
Un jour, une heure en soit bercé.

Nul écho ne me la renvoie,
La berceuse de l'autre jour,
Ni les collines de la joie,
Ni les collines de l'amour.

La branche éolienne est morte;
Et les rythmes mystérieux
Que le vent soupire à ma porte,
Gonflent le coeur, mouillent les yeux.

Le poète en mélancolie
Pleure de n'être plus enfant,
Pour ouïr ta chanson jolie,
Ô branche d'alisier chantant!
Revenir en haut Aller en bas
 
Nérée Beauchemin (1850-1931) Les cerises
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Nérée Beauchemin (1850-1931) La Mer
» Nérée Beauchemin (1850-1931) Les lys
» Nérée Beauchemin (1850-1931) Le Ber
» Nérée Beauchemin (1850-1931) Le lac
» Nérée Beauchemin (1850-1931) La Rédemptrice

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: