IV
Quelle est cette niasse noirâtre
Où toute rumeur vient s'abattre,
Manoir sans feux et sans valets,
Sans plaisirs aux couches désertes,
Sans gardes jetant des alertes?
De nos tyrans c'est le palais.
Ce roi, vieux débauché qu'une madone incline,
A déserté nos murs pour Saint-Cloud la colline,
Complice de sa joie; et là, Néron caduc,
Il a, sur la terrasse, apporté sa litière,
Pour contempler des siens la boucherie entière
Qu'il vient d'ordonner à son duc.
Content de ton oeuvre hardie,
Savoure bien cet incendie:
Va, rien ne manque à ton festin;
Entends les clameurs de la mère
Appelant, d'une voix amère,
Ces fils moissonnés par l'airain!
Enfin pâlit la nuit, et l'aube va renaître;
Accourez tous, varlets, pages, votre vieux maître
Veut prolonger encor sa volupté de sang;
Vos trompes et vos chiens, vos destriers do chasse;
Allons, que dans son poing son lourd couteau s'enchâsse,
Et s'abreuve dans quelque flanc?