Réminiscence
À Henry Desjardins.
La nuit qui rêve sur la terre
Donne d'étranges voluptés,
Pendant que ses blêmes clartés
Grouillent dans l'éternel mystère.
Or, lourd, errant et solitaire,
Vers le sol morne et sans beautés,
Un souffle aux froides duretés
Gémit dans la vallée austère.
Ce n'est plus la nuit d'autrefois!
L'automne effeuille les grands bois,
L'ouragan pleure entre les branches;
Et sur la plaine aux tons défunts,
Ivres de leurs derniers parfums,
Agonisent des roses blanches.