LE LAC BEAUPORT
A. M. M. PELLETIER
J'aime à te contempler, ô lac, que la nature
A placé dans un lieu poétique et charmant!
J'aime à voir tes flots noirs refléter la ramure
Des pins que le zéphyr agite mollement!
Et je songe que là, dans leur retraite obscure,
Les Hurons, autrefois, vivaient paisiblement;
Mais sur tes bords mon oeil ne voit plus la figure
D'un seul de ces héros: ils sont morts vaillamment...
Que de fois, ô beau lac, après une victoire,
Les Hurons revenaient, le front chargé de gloire,
Reposer près de toi leur membres tout meurtris;
Et, que de fois aussi, l'humble missionnaire,
Portant pour bouclier la croix, le scapulaire,
Allait y consoler ces malheureux conscrits!
1er août 1880.