Second Château.
Celui-là fut château d'Espagne, construit avec des châssis, des fermes et des
praticables... Vous en dirai-je la radieuse histoire, poétique et lyrique à la
fois? Revenons d'abord au rendez-vous donné par Dumas, et qui m'en avait fait
manquer un autre.
J'avais écrit, avec tout le feu de la jeunesse, un scénario fort compliqué, qui
parut faire plaisir à Meyerbeer. J'emportai avec effusion l'espérance qu'il me
donnait; seulement, un autre opéra, Les Frères corses, lui était déjà destiné
par Dumas, et le mien n'avait qu'un avenir assez lointain. J'en avais écrit un
acte lorsque j'apprends, tout d'un coup, que le traité fait entre le grand poète
et le grand compositeur se trouve rompu, je ne sais pourquoi. - Dumas partait
pour son voyage de la Méditerranée, Meyerbeer avait déjà repris la route de
l'Allemagne. La pauvre Reine de Saba, abandonnée de tous, est devenue depuis un
simple conte oriental qui fait partie des Nuits du Rhamazan.
C'est ainsi que la poésie tomba dans la prose et mon château théâtral dans le
troisième dessous. - Toutefois, les idées scéniques et lyriques s'étaient
éveillées en moi, j'écrivis en prose un acte d'opéra-comique, me réservant d'y
intercaler, plus tard, des morceaux. Je viens d'en retrouver le manuscrit
primitif, qui n'a jamais tenté les musiciens auxquels je l'ai soumis. Ce n'est
donc qu'un simple proverbe, et je n'en parle ici qu'à titre d'épisode de ces
petits mémoires littéraires.
[Ici, le texte du proverbe intitulé: Corilla, joint en 1854 aux Filles du Feu,
où nous le publions.]