Le silence des bois
Le silence des bois m'attire, je voudrais
Sans regret ni désir, sans joie et sans pensée,
Simplement, comme une ombre à jamais effacée,
Me résorber dans ce silence des forêts;
Mêler mon âme éparse à l'âme de la sève,
N'être plus qu'un reflet qui nage sur les eaux,
Murmurer comme font la branche et les roseaux
Ou comme fait le vent qui rôde sur la grève;
Dans l'orme, le bouleau, la source et le ravin,
Recevoir la caresse immense de la vie,
Et rejoindre, animant la matière asservie,
Le principe éternel dans l'atome divin.