Histoire d’un taureau. (1936)
Taureau cornu, arqué, braqué sur la surface ensoleillée de l’arène où la lumière
est si éblouissante
que l’on distingue à peine de leurs ombres le torero, le picador et les
banderillos,
Taureau on n’attend plus que ton bon plaisir pour animer ce désert,
Et, ce désert animé, que ton animation pour manifester l’homme.
Mais il existe des taureaux de nuit,
Avec la lune sur leur front,
Des taureaux noirs, des taureaux blancs
Qui galopent à fond de train dans le sommeil des enfants,
Et dont les mugissements ébranlent les villes,
Et qui meurent dans les étoiles, lentement,
En répendant leur sang dans l’immensité du temps.