PLUME DE POÉSIES
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

PLUME DE POÉSIES

Forum de poésies et de partage. Poèmes et citations par noms,Thèmes et pays. Écrivez vos Poésies et nouvelles ici. Les amoureux de la poésie sont les bienvenus.
 
AccueilPORTAILS'enregistrerDernières imagesConnexion
 

 Léon Dierx (1838-1912) IMPERIA

Aller en bas 
AuteurMessage
James
FONDATEUR ADMINISTRATEUR
FONDATEUR ADMINISTRATEUR
James


Masculin
Dragon
Nombre de messages : 152304
Age : 60
Localisation : Mon Ailleurs c'est Charleville-Mézières
Date d'inscription : 04/09/2007

Léon Dierx (1838-1912) IMPERIA Empty
MessageSujet: Léon Dierx (1838-1912) IMPERIA   Léon Dierx (1838-1912) IMPERIA Icon_minitimeMar 13 Nov - 21:24

IMPERIA


A mon ami A Maingard.
Sur le divan, pareille à la noire panthère
Qui se caresse aux feux du soleil tropical,
Dans un fauve rayon enveloppant le bal,
Elle emplit de parfums le boudoir solitaire.
Elle rêve affaissée au milieu des coussins;
Et sa narine s' enfle, et se gonflent ses seins
Au rythme langoureux de la valse lointaine.
Les rires étouffés, les longs chuchotements
Qui voltigent là-bas à l' entour des amants,
Rehaussent le dédain de sa lèvre hautaine.
Paisible, dans la nuit où se plonge son coeur,
Sphinx cruel, elle attend son Oedipe vainqueur.
Elle hait les aveux et les fades paroles,
Les serments, les soupirs connus, les soins d' amour.
Reine muette, elle a pour ces flatteurs d' un jour
Le mépris sans pitié des superbes idoles.
Dardant ses larges cils sous un front olympien,
Elle cherche un regard qui devine le sien.

Car elle saura lire au fond de ce silence
Chargé des mêmes mots qui dorment dans ses yeux,
Et confondra sa flamme aux feux mystérieux
Qui sauront pénétrer sa sinistre indolence.
Sans répondre, elle écoute aux aguets, sous son fard,
Les vulgaires don juan au manège bavard.
Dans les plis fastueux du velours elle ondule;
Et son soulier lascif agaçant le désir
Mêle avec le refus ou l' offre du plaisir
La pourpre de la honte au sourire crédule.
Aux profondes senteurs qui baignent tout son corps,
Elle enivre les sots asservis sans efforts;
Et de ses noirs cheveux, de sa gorge animée,
De ses jupons parfois savamment découverts,
Sortent les espoirs fous les mécomptes pervers
De l' alcôve entrevue aussitôt refermée.
Telle, exerçant sa force, au coeur des imprudents
Elle aiguise à ces jeux ses ongles et ses dents.
Mais quand elle verra d' une encoignure sombre
Se prolonger l' éclair de l' ardeur qui lui plaît,
Et, dès le premier choc, tressaillir le reflet
D' une âme tout entière émergeant vers son ombre,
Ses paupières longtemps se lèveront vers lui;
Et lorsqu' en l' autre jet l' épouvante aura lui,
Sans rien dire, gardant le secret de sa joie,
Se repaissant déjà de sa férocité,
Souple, la fascinant de sa tranquillité,
Calme, à pas lents, alors elle ira vers sa proie.

_________________
J'adore les longs silences, je m'entends rêver...  
James
Léon Dierx (1838-1912) IMPERIA Une_pa12Léon Dierx (1838-1912) IMPERIA Plumes19Léon Dierx (1838-1912) IMPERIA Miniat14Léon Dierx (1838-1912) IMPERIA James_12Léon Dierx (1838-1912) IMPERIA Confes12

Léon Dierx (1838-1912) IMPERIA Sceau110
Revenir en haut Aller en bas
https://www.plumedepoesies.org
 
Léon Dierx (1838-1912) IMPERIA
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Léon Dierx (1838-1912) PROLOGUE
» Léon Dierx (1838-1912) LE SURVIVANT
» Léon Dierx (1838-1912) LAZARE
» Léon Dierx (1838-1912) LE MANCENILLIER
» Léon Dierx (1838-1912) Souré-Ha I

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
PLUME DE POÉSIES :: POÈTES & POÉSIES INTERNATIONALES :: POÈMES FRANCAIS-
Sauter vers: