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| CHARLES D'ORLÉANS (1394–1465) BALADE. | |
| | Auteur | Message |
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James FONDATEUR ADMINISTRATEUR
Nombre de messages : 152591 Age : 60 Localisation : Mon Ailleurs c'est Charleville-Mézières Date d'inscription : 04/09/2007
| Sujet: CHARLES D'ORLÉANS (1394–1465) BALADE. Dim 18 Nov - 11:20 | |
| BALADE.
Balades, chancons et complaintes Sont pour moy mises en oubly, Car ennuy et pensées maintes M'ont tenu longtemps endormy; Non pourtant, pour passer soussy, Essayer vueil se je sauroye Rimer, ainsi que je souloye, Au moins j'en feray mon povoir, Combien que je congnois et scay Que mon langaige trouveray Tout enroillié de nonchaloir.
Plaisans parolles sont estaintes En moy qui deviens rassoty; Au fort, je vendray aux actaintes, Quant beau parler m'aura failly; Pourquoy pry ceulx qui m'ont oy Langaigier, quant pieca j'estoye Jeune, nouvel et plain de joye, Que vueillent excusé m'avoir; Oncques mais je ne me trouvay Si rude, car je suis, pour vray, Tout enroillié de nonchaloir.
Amoureux ont parolles paintes, Et langaige frais et joly; Plaisance dont ilz sont acointes Parle pour eulx; en ce party J'ay esté, or n'est plus ainsy; Alors, de beau parler trouvoye A bon marchié, tant que vouloye; Si ay despendu mon savoir, Et s'ung peu espargné en ay, Il est, quant vendra à l'essay, Tout enroillié de nonchaloir.
L'ENVOY.
Mon Jubile faire devroye, Mais on diroit que me rendroye Sans cop ferir, car Bon espoir M'a dist que renouvelleray; Pour ce, mon cueur fourbir feray Tout enroillié de nonchaloir. | |
| | | James FONDATEUR ADMINISTRATEUR
Nombre de messages : 152591 Age : 60 Localisation : Mon Ailleurs c'est Charleville-Mézières Date d'inscription : 04/09/2007
| Sujet: Re: CHARLES D'ORLÉANS (1394–1465) BALADE. Dim 18 Nov - 11:20 | |
| BALADE.
L'emplastre de nonchaloir, Que sus mon cueur pieca mis, M'a guéri, pour dire voir, Si nectement que je suis En bon point, ne je ne puis Plus avoir, jour de ma vie, L'amoureuse maladie.
Si font mes yeulx leur povoir D'espier par le pays, S'ilz pourroyent plus veoir Plaisant beaulté, qui jadis Fut l'un de mes ennemis, Et mist, en ma compaignie, L'amoureuse maladie.
Mes yeux tense main et soir, Mais ilz sont si tres hastis, Et trop plains de leur vouloir; Au fort, je les metz au pis, Facent selon leur advis; Plus ne crains, dont Dieu mercie, L'amoureuse maladie.
L'ENVOY.
Quant je voy en doleur pris Les amoureux, je m'en ris; Car je tiens, pour grant folie, L'amoureuse maladie.
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| | | James FONDATEUR ADMINISTRATEUR
Nombre de messages : 152591 Age : 60 Localisation : Mon Ailleurs c'est Charleville-Mézières Date d'inscription : 04/09/2007
| Sujet: Re: CHARLES D'ORLÉANS (1394–1465) BALADE. Dim 18 Nov - 11:20 | |
| BALADE.
Mon cueur m'a fait commandement De venir vers vostre jeunesse, Belle que j'ayme loyaument, Comme doy faire ma Princesse; Se vous demandez pourquoi esse? C'est pour savoir quant vous plaira Alegier sa dure destresse, Ma Dame, le sauray je ja?
Dictez le, par vostre serment Je vous fais loyalle promesse, Nul ne le saura, seulement Fors que lui, pour avoir leesse; Or lui monstrez qu'estes maistresse, Et lui mandez qu'il guerira, Ou s'il doit mourir de destresse, Ma Dame, le saurai je ja?
Penser ne pourroit nullement Que la doleur, qui tant le blesse, Ne vous desplaise aucunement; Or faictes donc tant qu'elle cesse, Et le remectez en l'adresse D'Espoir, dont il party pieca; Respondez sans que plus vous presse. Ma Dame, le sauray je ja? | |
| | | James FONDATEUR ADMINISTRATEUR
Nombre de messages : 152591 Age : 60 Localisation : Mon Ailleurs c'est Charleville-Mézières Date d'inscription : 04/09/2007
| Sujet: Re: CHARLES D'ORLÉANS (1394–1465) BALADE. Dim 18 Nov - 11:20 | |
| BALADE.
Je meurs de soif, en cousté la fontaine; Tremblant de froit, ou feu des amoureux; Aveugle suis, et si les autres maine; Povre de sens, entre saichans l'un d'eulx; Trop negligent, en vain souvent soigneux; C'est de mon fait une chose faiée, En bien et mal par fortune menée.
Je gaingne temps, et pers mainte sepmaine; Je joue et ris, quant me sens douloreux; Desplaisance j'ay, d'esperance plaine; J'actens boneur en regret angoisseux; Rien ne me plaist, et si suis desireux; Je m'esjois, et courre à ma pensée, En bien et mal par fortune menée.
Je parle trop, et me tais à grant paine; Je m'esbahys, et si suis courageux; Tristesse tient mon confort en demaine, Faillir ne puis, au moins à l'un des deux; Bonne chierre je faiz, quant je me deulx; Maladie m'est en santé donnée, En bien et mal par fortune menée.
L'ENVOY.
Prince, je dy que mon fait maleureux, Et mon prouffit aussi avantageux, Sur ung hasart j'asseray quelque année, En bien et mal par fortune menée.
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| | | James FONDATEUR ADMINISTRATEUR
Nombre de messages : 152591 Age : 60 Localisation : Mon Ailleurs c'est Charleville-Mézières Date d'inscription : 04/09/2007
| Sujet: Re: CHARLES D'ORLÉANS (1394–1465) BALADE. Dim 18 Nov - 11:21 | |
| BALADE.
Comment voy je les Anglois esbahys, Resjoys toy, franc royaume de France, On apparcoit que de Dieu sont hays; Puis qu'ilz n'ont plus couraige ne puissance; Bien pensoient, par leur oultrecuidance, Toy surmonter, et tenir en servaige; Et ont tenu à tort ton heritaige; Mais à present Dieu pour toy se combat, Et se monstre du tout de ta partie, Leur grant orgueil entierement abat, Et t'a rendu Guyenne et Normendie.
Quant les Anglois as pieca envays, Rien ny valoit ton sens, ne ta vaillance; Lors estoies ainsi que fut Tays Pecheresse qui pour faire penance, Enclouse fut par divine ordonnance; Ainsi as tu esté en reclusaige De desconfort, et douleur de couraige. Et les Anglois menoient leur sabat, En grans pompes, baubans et tirannie. Or, a tourné Dieu ton dueil en esbat, Et t'a rendu Guyenne et Normendie.
N'ont pas Anglois souvent leurs Rois trays? Certes ouil. tous en ont congnoissance; Et encore, le Roy de leur pays Est maintenant en doubteuse balance; D'en parler mal, chascun Anglois s'avance; Assez monstrent, par leur mauvais langage, Que voulentiers ilz lui feroyent oultrage; Qui sera Roy entr'eulx est grant desbat; Pour ce, France, que veulx tu que te dye? De sa verge Dieu, les punist et bat, Et t'a rendu Guyenne et Normendie.
PRINCE.
Roy des Français gaigné as l'asvantaige, Parfaiz ton jeu, comme vaillant et saige, Maintenant l'as plus belle qu'au rabat. De ton boneur, France, Dieu remercie; Fortune en bien avecques toi s'embat, Et t'a rendu Guyenne et Normendie. | |
| | | James FONDATEUR ADMINISTRATEUR
Nombre de messages : 152591 Age : 60 Localisation : Mon Ailleurs c'est Charleville-Mézières Date d'inscription : 04/09/2007
| Sujet: Re: CHARLES D'ORLÉANS (1394–1465) BALADE. Dim 18 Nov - 11:21 | |
| BALADE.
On parle de religion Qui est d'estroicte gouvernance, Et, par ardant devocion, Portent mainte dure penance; Mais, ainsi que j'ay congnoissance, Et selon mon entencion, Entre tous, j'ay compassion Des amoureux de l'observance
Toujours par contemplacion Tiennent leurs cueurs raviz en trance; Pour venir par perfection Au hault Paradis de Plaisance: Chault, froit, soif et faim d'esperance, Souffrent en mainte nacion; Telle est la conversacion Des amoureux de l'observance.
Piez nuz, de consolacion Quierent l'aumosne d'alegence; Or ne veulent ne pension, Fors de pitié pour pitance; En bissacs plains de souvenance, Pour leur simple provision, N'est ce saincte condicion Des amoureux de l'observance?
L'ENVOY.
Des bigotz ne quiers l'accointance, Ne loue leur oppinion, Mais me tiens, par affection, Des amoureux de l'observance. | |
| | | | CHARLES D'ORLÉANS (1394–1465) BALADE. | |
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