La Société centrale canine pour l'amélioration des races de chiens en France est une association reconnue d'utilité publique. Elle affilie et fédère ses membres, régulièrement constitués comme associations : sociétés régionales (fédérations ou sociétés canines régionales) et clubs spéciaux (associations de races). Elle a créé en 1885 le Livre des origines français (LOF) qu'elle gère depuis sa création, et que l'État, responsable de la génétique animale, a reconnu comme livre généalogique de l'espèce canine et l'a inscrit comme tel au registre des livres généalogiques ce qui est assimilé à la notion de gestion des races canines. Elle est également délégataire de la gestion du fichier national canin, base de données dépositaire de l'identité de tous les chiens, qu'ils appartiennent ou non au LOF.
Fondée par des éleveurs amateurs en 1881, elle a conservé et précisé ses missions telles que :
l'amélioration et la diffusion des races canines ;
le resserrement des liens, la coordination des activités et la représentation de ses membres auprès des pouvoirs publics ;
les relations avec les cynophilies étrangères par l'intermédiaire de la Fédération cynologique internationale (FCI).
Elle assure elle-même ou par ses membres :
des séances de confirmations et des expositions de beauté ;
des épreuves de travail et des concours d'utilisation.
Seuls les chiens inscrits au LOF ont droit à l'appellation «chien de race» qui justifie un prix plus élevé qu'un chien croisé, d'apparence ou de type racial.
La Société Centrale Canine a été fondée en 1881, à Paris, au Cercle de la chasse (Section du Jockey Club). Bien avant cette date, le sport canin existait en France, mais sans être coordonné, sans recevoir de directives officielles. Le bulletin de la "Société impériale d'acclimatation" nous apprend qu'une exposition canine, la première, eut lieu du 3 au 10 mai 1863, au Jardin d'acclimatation du bois de Boulogne, organisée par cette Société. Le Président du Comité d'organisation, ainsi que du jury, fut l'éminent professeur au Muséum, membre de l'Institut, M. de Quatrefages, et le directeur de l'Exposition, M. Geoffroy-Saint-Hilaire, qui, dans son rapport, précise ainsi le but de la manifestation : "Ce n'était pas un spectacle de curiosité, encore moins un marché qu'on se proposait d'ouvrir. On voulait, sous un point de vue autant scientifique que pratique, réunir une collection de chiens aussi complète que possible, afin de distinguer les races pures, utiles, ou d'agrément, et les croisements bons à conserver. Faire, en un mot, une étude et une révision générale de l'espèce. De là, le titre d'Universelle, donné à cette Exposition." Malgré les hauts patronages - en particulier, celui de S.A.I. le prince Napoléon, qui expose une meute de fox hounds, - acquis à cette première exposition, à laquelle 850 chiens seulement furent acceptés par la Commission d'admission, sur 1000 qui étaient annoncés, malgré les très intéressants rapports que publièrent les rapporteurs des jurys, MM. Pichot, comte de Lorge, vicomte d'Orglandes, la cynophilie devait encore attendre vingt ans avant que naisse de façon officielle, une "Société centrale pour l'amélioration des races de chiens en France".
Sa création fut l'œuvre d'un certain nombre d'amateurs, de maîtres d'équipage, en particulier, qui se lassaient du tribut qu'ils payaient chaque année à l'Etranger, pour la remonte de leurs chenils ou l'achat de chiens de race. Ils imaginèrent de fonder, en France, une société similaire à celle qui existait en Angleterre depuis 1874, et dont le but, dès l'origine, fut d'encourager, par tous les moyens, la reconstitution de nos vieilles races indigènes, et d'introduire et acclimater en France les meilleures races étrangères.
Les débuts de la "Société centrale" furent modestes, parfois difficiles. L'indifférence manifestée à l'élevage des chiens de race pure était à peu près général en France : la plupart des amateurs ignoraient les caractéristiques de nos vieilles races françaises ; les clubs spéciaux n'existaient pas.
Il s'agissait donc de créer un véritable mouvement d'opinion.
La "Société Centrale" a fondé, en 1910, avec la "Société Royale St-Hubert" de Belgique, la Fédération cynologique internationale à laquelle adhèrent maintenant la presque totalité des pays d'Europe en qualité de Membres fédérés, ainsi que de nombreux pays de l'Amérique Latine, de l'Asie et de l'Afrique en qualité de membres associés.
Elle a organisé en 1937 à Paris, le congrès de cet Organisme international sous la présidence du comte de Danne.
Elle a également organisé l'Assemblée générale en 1949, sous la présidence de M. Georges Guilbert et, en 1962, sous la présidence du comte de Catalan.
Par la transformation de ses statuts, en 1932 et en 1952, la "Société centrale" est devenue officiellement une fédération groupant sous son égide toutes les sociétés régionales et les clubs de races.
La société exerce son action par l'organisation d'expositions et de concours divers d'utilisation, par la tenue du livre des origines (L.O.F.) et du registre initial d'inscription pour chiens d'apparence pure (R.I.) qu'elle a fondée, par la "Revue officielle de la cynophilie" qui est son organe officiel, etc.
Passant des moyens d'actions aux résultats obtenus, il y a lieu d'en être satisfait : de la situation fort secondaire où se trouvait la France au point de vue de l'élevage canin lors de la création en 1881 de la Société centrale canine, cet élevage a progressivement gagné les premiers rangs. Il lutte aujourd'hui victorieusement contre ses concurrents. Pour certaines races il est sans rival.
Les expositions organisées par la "Société centrale" et ses affiliés se multiplient sur tous les points du territoire, ainsi que les épreuves de travail pour chiens de toutes catégories.
Honorée du patronage de M. le Président de la République, la "Société Centrale" a été reconnue d'utilité publique, par décret du 28 avril 1914, sur avis conforme du Conseil d'État. C'est sa suprême consécration, elle a le droit d'en être fière. Le Conseil d'État, n'est pas prodigue, on le sait, de ces reconnaissances d'utilité publique. Il ne donne qu'avec beaucoup de circonspection son indispensable consentement. En l'obtenant, la "Société Centrale" n'a pu que se sentir grandement honorée de voir ses services si hautement appréciés, de voir proclamer l'intérêt national qui s'attache à son institution.
En 1957 la Société Centrale Canine a eu la satisfaction de voir le livre des origines français qu'elle a créé, inscrit au Registre des livres généalogiques du ministère de l'agriculture.
Puis, quelques années plus tard, par décret en date du 18 août 1965, la Société centrale canine, en la personne de son président, était appelée à siéger au "Conseil supérieur de l'élevage".
Enfin, un arrêté du 22 mai 1969 accordait à la SCC, l'agrément pour la tenue du livre généalogique pour les animaux de l'espèce canine.
L'élevage canin a pris ainsi sa place officiellement dans l'Elevage National.