V
L’infini, l’infini, calme, incommensurable!
Les cieux se déroulant sans bornes ni milieu!
Le monde sous mes pieds est comme un grain de sable!
Mon gosier desséché semble aspirer du feu;
Tout dort autour de moi sur le lit du silence;
La lampe d’or des nuits dans l’éther se balance. -
Et ma voix s’éleva.
Sur ce sol vierge encor de l’humain anathème,
J’essayai de crier dans un effort suprême:
Jéhovah! Jéhovah!
Mais rien ne répondit à ma voix déchirante
Que le vent qui passait dans la nuée errante.