Tristesse
Ô funèbre cyprès, qui du deuil est l'image,
Toi l'ami du tombeau, l'ombre de la douleur,
Daigne me recevoir sous ton épais ombrage,
Et sur mon front brûlant épanche la fraîcheur.
Fuyant ce monde vain que méprise le sage
J'aime, afin de calmer les fibres de mon coeur,
Arroser de mes pleurs ton aimable feuillage,
Et mêler ma tristesse à ta morne splendeur.
Bien que l'aube sourit l'azur me semble sombre
Et parfois du trépas je crois voir passer l'ombre
Tant le malheur m'éprouve et m'accable de maux!
O ma tige sacrée, ô bois que je révère,
Sois le seul confident de ma douleur amère.
Et pour voir le ciel pur écarte tes rameaux!