L'aube d'une femme
Réponse à un envoi gracieux, à miss E. Ehrtone (France)
Que je fus ébloui quand « l'Aube d'une Femme »
Déployant jusqu'à moi son pur rayonnement,
Vint délecter mes yeux et remplir ma jeune âme
D'un doux et long ravissement!
Comme une aurore égaie en venant leur sourire,
La brune enfant des prés et l'oiselet des cieux,
Elle fait gazouiller les cordes de ma lyre,
Déride mon front soucieux.
Je ne puis me lasser, tant son charme captive,
De contempler l'éclat de ses vives splendeurs!...
Ah! je suis peu surpris qu'en France et sur ma rive
Nombreux soient ses admirateurs!...
Si cette aube précède, ainsi que je l'espère,
Ô Muse, ornée au front du poétique sceau,
Un jour aussi brillant qu'elle est sereine et claire,
Oh! combien ce jour sera beau!
Réponse à une invitation charmante
À Madame Marie-Edouard Lenoir,
Présidente de l'Académie Littéraire, Musicale et
Biographique de France.
Vous êtes sympathique et votre coeur est tendre,
Et si le pauvre implore oh! ce n'est pas en vain,
Car votre charité vous oblige à l'entendre,
A parer vos doigts d'or et lui tendre la main.
Vous aimez soulager la peine et la souffrance,
Attendrir vos regards aux foyers dégarnis,
Donner aux coeurs déçus un rayon d'espérance,
Sécher les pleurs des yeux que le deuil a ternis.
En assistant ainsi les misères humaines,
Vous aimez convier les amis généreux
À puiser, comme vous, dans leurs bourses trop pleines,
Pour aider l'indigence et faire des heureux.
C'est sublime et la France en doit être enchantée!
Ainsi que sur sa rive, aux bords du Saint-Laurent,
Trouvant d'autres amis vous serez écoutée,
Car ici comme en France on est compatissant!