Le Poète au Poète
A G. FRANQUEVILLE
31 août 1906
Epître pour Epître ô combien c'est heureux
De recevoir ainsi d'aussi charmants poèmes
Et d'entendre chanter dans les heures suprêmes
L'Hymne de l'Amitié, par un coeur généreux
Epître pour Epître égale amitiés chères
Sentiments nés d'hier qu'on a su partager ?
Faites qu'un jour béni me fasse rencontrer
Le poète et l'ami dont les âmes sont fières
Ô vous avez compris le mystère d'amour
Caché dans mon poème. Et cette fille d'Eve
N'est autre que l'Aimée image d'un beau rêve
Quand l'homme sait aimer et chanter tour à tour
Je vous dois ce bienfait qui chasse mes tristesses
Je saurai désormais vivre le vrai bonheur
Et si, sur mon chemin s'arrête la douleur
Je fermerai mon coeur à ses sombres caresses
Je saurai vivre heureux et fixer un Printemps
Aux jours que le Destin prodigue à la jeunesse
Et quand l'hiver hélas touchera ma vieillesse
C'est un regret bien doux qui comptera mes ans
Alors je marirai ma Muse à votre lyre
Et si plus tôt que moi vous arrivez au Port
Aux échos du Passé en un sublime accord
Je chanterai pour vous vos chansons que j'admire.
Honoré HARMAND