Papillons Roses 30 cctobre 1906
A Jeanne CHAPELLE
Je sens que de mon coeur les tristesses enfuies
Ne troublent plus ma vie et ses illusions
Et d'un sommeil profond mes douleurs endormies
Taisent de mon ennui les sombres oraisons.
Ton sourire a suffi pour fermer ma blessure
Et ta lèvre effleurant ma lèvre d'un baiser
A consumé le feu du mal qui nous torture
Quand nous ne savons pas ce que c'est que d'aimer.
Je ris et dans mes yeux il n'est plus une larme
Trahissant le chagrin qu'on se plaît à cacher
Et dans mon espérance il n'est plus une alarme
Qui dise au lendemain que je devrai pleurer.
Je n'ose plus douter de ces métamorphoses
Depuis l'heure bénie où mes yeux ont pu voir
S'envoler vers le Ciel de beaux papillons roses
Comme un rire d'enfant dans le calme du soir.
Honoré HARMAND