Le retour
Pour la fille d'Alexandre DELAFOSSE,
blessé à la guerre de 1914-1918
6 novembre 1917
Te voilà revenu, petit papa chéri
Et je t'assure bien, je n'en suis pas fâchée.
Mes pensers te suivaient dans l'humide tranchée
Où tu dormais, sans feu, tremblant et mal nourri.
Les jours nous semblaient longs, plus longue la veillée
Quand nous songions à toi, dans la terre accroupi
Vivant, parmi les morts, comme eux enseveli
Ou bien comme un lion, luttant dans la mêlée.
Nous avons ressenti jusqu'à tes moindres maux
Et nous t'avons suivi dans les champs, les hameaux ;
Mais à quel prix as-tu remporté la victoire ?
Seul, par ton bras meurtri, ton courage attesté
Aura profondément gravé dans ma mémoire
Que tu versas tons sang pour notre liberté.
Honoré HARMAND