Le colibri
Tu fends la voûte azurée,
Charmant rival du zéphir,
Sylphe dont l'aile dorée,
Diaprée,
Scintille comme un saphir!
Une fleur fait tes délices,
Une rose tes amours,
Dans leurs odorants calices,
Tu te glisses,
Et tu voltiges toujours!
Viens embaumer la vallée
De ton souffle frais et pur,
Ainsi qu'une nymphe ailée,
Envolée
D'un palais d'or et d'azur!
Es-tu de la blanche fée,
L'harmonieux messager?
Viens-tu, brillant coryphée,
Comme Orphée,
Enchanter bois et verger?
Poursuis ta ronde mutine!
Vole, petit, vole encor!
Hume la rose et butine
L'églantine
Avec la tulipe d'or!
Bientôt ta course légère
T'emportant sous d'autres cieux,
Tu charmeras la bergère
Étrangère,
Par ton vol harmonieux.
Mais, pendant que mes paroles
T'adressent un mot d'amour,
Quittant les fraîches corolles,
Tu t'envoles...
Adieu donc jusqu'au retour!