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| Louis-Honoré Fréchette (1839-1908) Originaux Et Détraqués. Oneille II | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Louis-Honoré Fréchette (1839-1908) Originaux Et Détraqués. Oneille II Jeu 13 Juin 2013 - 7:54 | |
| Rappel du premier message :
II L’original s’appelait Jean-Baptiste Oneille. Il cumulait les fonctions de bedeau de la cathédrale avec celles de barbier de l’évêché. Ce double poste, il l’occupa successivement sous Mgr Plessis, sous Mgr Panet et sous Mgr Signaï, jusqu’à sa mort, - environ une cinquantaine d’années en tout. Un peu à cause de son nom qui, pour la forme, ressemble à celui d’O’Neil, et peut-être aussi à cause de sa tournure d’esprit qui tenait beaucoup de ce qu’on appelle l’Irish wit, on a cru longtemps qu’Oneille était d’origine irlandaise. Le Dictionnaire Généalogique de Mgr Tanguay est venu démontrer, depuis, qu’Oneille était français et bien français. Son père, Pierre Onel, - c’est l’épellation que donnent les anciens registres - perruquier, de Talmès, en Bourgogne, était venu s’établir dans le pays en 1753. |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Louis-Honoré Fréchette (1839-1908) Originaux Et Détraqués. Oneille II Jeu 13 Juin 2013 - 9:48 | |
| Quand il le voulait, d’un côté, c’était Héraclite, et de l’autre, Démocrite, et vice versa.
Au milieu de cette bizarre combinaison, s’épatait un nez retroussé comme le pavillon d’un cor de chasse, au-dessus d’une lèvre supérieure qui semblait s’allonger avec effort pour maintenir une position normale. Ajoutons une perruque rouge queue de vache, hirsute, mal peignée, qui ne sut jamais tenir en place; et l’on aura une légère idée des attraits physionomiques de notre héros, au moins sur ses vieux jours. J’ai dit que cette perruque était rousse; entendons-nous, elle ne le fut pas toujours. |
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| Sujet: Re: Louis-Honoré Fréchette (1839-1908) Originaux Et Détraqués. Oneille II Jeu 13 Juin 2013 - 9:48 | |
| Dans cette circonstance, elle changea de couleur. Oneille - comme perruquier la chose lui était facile - apparut un dimanche à l’église avec une perruque d’un beau noir de jais. - Tiens, fit Mgr Panet, après l’office, vous avez bien rajeuni, maître Oneille! Vous voilà avec des cheveux noirs; j’ai eu peine à vous reconnaître.
- Hélas! Monseigneur, répondit Oneille d’un air triste, je suis en deuil! En effet, il avait perdu sa mère. Les fermiers, qui à cette époque venaient vendre leurs denrées sur la place de la cathédrale, étaient surtout l’objet de ses mystifications. Dieu sait quelles incommensurables couleuvres son aplomb sans pareil fit avaler à leur naïveté! |
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| Sujet: Re: Louis-Honoré Fréchette (1839-1908) Originaux Et Détraqués. Oneille II Jeu 13 Juin 2013 - 10:12 | |
| Un jour, l’un d’eux s’approche de lui: - Connaissez-vous M. Oneille, le bedeau? - Comment donc, c’est mon meilleur ami. - Vrai? Y paraît qu’il est ben drôle, c’pas? - Drôle! Y a pas de singe pour le battre. - Sac à papier! que je voudrais t’y ben voir c’t’homme-là! - C’est facile, je peux vous le montrer tout de suite. - Dites-vous ça pour tout de bon? - Beau dommage! Vous avez votre voiture? J’ai affaire au faubourg; conduisez-moi, vous le verrez tant que vous voudrez. Et les voilà partis parcourant la ville en tous sens, Oneille faisant arrêter la voiture à chaque instant pour entrer dans les magasins, hélant celui-ci, causant avec celui-là, - tuant le temps à petites étapes. Il avait dit à son conducteur avant de partir: - Tâchez de le reconnaître: je vous laisserai deviner. Mais le malheureux ne devinait pas, on sait pourquoi. En revanche il guidait son cheval d’une main, et de l’autre se tenait les côtes.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Louis-Honoré Fréchette (1839-1908) Originaux Et Détraqués. Oneille II Jeu 13 Juin 2013 - 10:13 | |
| Cependant le temps avançait. - Sac à papier, dit-il en désespoir de cause, est-ce que nous le verrons pas ben vite, vot’ monsieur Oneille? - Mais sapristi, vous êtes bien exigeant; voilà deux heures et demie que vous le regardez. - Où ça? - Ici! c’est moi. Vous ne feriez pas fortune à deviner, vous! On n’a pas besoin de se demander si le bon habitant faisait une tête. - C’est égal, disait-il, quelques instants après, à ceux qui lui demandaient ce qu’il était devenu pendant tout ce temps; c’est égal, j’ai perdu une matinée, mais j’ai ben ri pour trois mois.
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| | | | Louis-Honoré Fréchette (1839-1908) Originaux Et Détraqués. Oneille II | |
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