PLUME DE POÉSIES
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 Edgar Poe. Partie 2

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James
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Edgar Poe. Partie 2 Empty
MessageSujet: Edgar Poe. Partie 2   Edgar Poe. Partie 2 Icon_minitimeMer 24 Fév - 15:07

Dévoilement de la nouvelle tombe d'Edgar Poe au cimetière de Westminster, à Baltimore
Idéaliste, il était aussi très ambitieux, ce qu'il ne cachait pas. Il écrit ainsi : « J'aime la gloire, j'en raffole ; je l'idolâtre ; je boirais jusqu'à la lie cette glorieuse ivresse ; je voudrais que l'encens monte en mon honneur de chaque colline et de chaque hameau et de chaque ville et de chaque cité sur terre ».
Dès l'enfance, il lisait Byron, dont l'influence devait marquer ses premiers poèmes, Coleridge et la plupart des romantiques de son époque. Par la suite, il devait se démarquer de ces auteurs et se signala par des critiques assez féroces contre Coleridge. Il connaissait aussi parfaitement la littérature classique et goûtait particulièrement Pope. Il professa une grande admiration pour Ondine, conte de Friedrich de La Motte-Fouqué, pour Shelley , pour le génie de Dickens (notamment pour Le Magasin d'antiquités), pour Hawthorne. En revanche, il exprimait de sévères critiques à l'égard de Carlyle, d'Emerson (qu'il considère comme la « respectueuse réplique » du premier), de Montaigne, dont l'emploi de la digression dans ses Essais était en contradiction avec ses idées sur la nécessaire unité d'un texte. De même, s'il pouvait dire de John Neal que « son art est grand, il est d'une nature élevée », il mettait en avant ses « échecs répétés (…) dans le domaine de la construction de ses œuvres », due, selon lui, soit à une « déficience du sens de la totalité », soit à une « instabilité de tempérament » .
Malgré ses efforts, il ne vécut jamais dans une réelle aisance, mais connut souvent la misère, même s'il bénéficia de son vivant d'une réelle célébrité, surtout par ses activités de journaliste et son poème Le Corbeau.
L'alcoolisme de Poe a été démesurément exagéré19. Ainsi, on a pu établir qu'à l'université et à West Point, contrairement à certaines légendes, il était tout à fait sobre. Plus généralement, il restait souvent sans boire sur de très longues durées et pouvait ne pas toucher une goutte d'alcool pendant des mois ou des années. En revanche, les quelques fois où il était amené à boire, il était le plus souvent malade et ne pouvait travailler pendant quelques jours. Il semble qu'il se soit mis à boire davantage à l'époque de la maladie de son épouse. Quant aux rumeurs d'alcoolisme, elles sont fondées sur le fait que, d'une part, il ne supportait pas l'alcool, et que, d'autre part, plusieurs personnes, soit qu'elles fussent fâchées avec lui, soit qu'elles pussent se compter comme ses ennemis, ont profité de ces quelques occurrences où il est apparu ivre pour généraliser et prétendre qu'il était alcoolique, cela afin de le blesser et de salir son honneur, puis sa mémoire .
Œuvres

Tombe d'Edgar Poe, de Virginia et de Maria Clemm à Baltimore depuis 1875
L'ambition d'Edgar Poe était de créer une véritable littérature nationale. En effet, à cette époque, l'influence européenne était prépondérante et la production du vieux continent affluait aux États-Unis dont la littérature — hormis Washington Irving et James Fenimore Cooper — ne brillait guère que par ses histoires d'horreur — l'auteur le plus connu étant alors Charles Brockden Brown — et ses romans sentimentaux. À ce titre, son œuvre de critique littéraire fut marquée par une véritable exigence de qualité, ainsi que la dénonciation des facilités et des plagiats. Longfellow fut la plus illustre de ses victimes ; il ne répondit jamais à ses accusations, encore que ses amis se fissent un plaisir, en réponse, de calomnier Edgar Poe dans les milieux littéraires new-yorkais .
Edgar Poe a laissé d'importants écrits théoriques, influencés par August Wilhelm Schlegel et Coleridge, qui permet de donner sens à son œuvre. Ses réflexions littéraires renvoient à ses conceptions cosmogoniques. Dans Eureka, il explique que l'univers, à l'origine, était marqué par l'unicité. Il a éclaté par la suite en quelque chose que l'on pourrait rapprocher de la théorie du Big Bang, mais il aspire à retrouver son unité. De même, en littérature, l'unité doit l'emporter sur toute autre considération. D'où la théorie de l'effet unique qu'il développe dans Philosophie de la composition (traduit par Baudelaire sous le titre de Genèse d'un poème): le but final de l'art est esthétique, c'est-à-dire l'effet qu'il crée chez le lecteur. Or, cet effet ne peut être maintenu que durant une brève période (le temps nécessaire à la lecture d'un poème lyrique, à l'exécution d'un drame, à l'observation d'un tableau, etc.). Pour lui, si l'épopée a quelque valeur, c'est qu'elle est composée d'une série de petits morceaux, chacun tourné vers un effet unique ou un sentiment, qui « élève l'âme ». Il associe l'aspect esthétique de l'art à l'idéalité pure, affirmant que l'humeur ou le sentiment créé par une œuvre d'art élève l'âme et constitue, de ce fait, une expérience spirituelle. Le poème, le conte, le roman ne doit tendre que vers sa réalisation, et toute digression doit être rejetée. De même, le roman à thèse, où l'intrigue est entrecoupée de dissertations sur tel ou tel sujet, est à proscrire. Adversaire du didactisme, Poe soutient, dans ses critiques littéraires, que l'instruction morale ou éthique appartient à un univers différent du monde de la poésie et de l'art, qui devrait seulement se concentrer sur la production d'une belle œuvre d'art .
L'univers, dit-il, est un poème de Dieu, c'est-à-dire qu'il est parfait. Mais l'Homme, aveugle aux œuvres de Dieu, ne voit pas cette perfection. C'est au poète, qui à l'intuition de cette perfection, grâce à son imagination créatrice, de la faire connaître à l'humanité. Mais certains poètes mégalomanes, guidés par ce que les Grecs anciens appelaient hubris, au lieu d'admettre l'impossibilité de l'imitation parfaite de l'intrigue de Dieu par l'Homme, prétendent se livrer à une concurrence sacrilège. Marqués non par l'imagination créatrice, mais par la fancy — une fantaisie délirante créant l'erreur, l'illusion —, ils ne voient pas la perfection de la création divine ; leur esprit aveuglé interprète le monde en fonction de leur cœur, de leur propre tourment intérieur ; ils sont voués au néant par leur ambition prométhéenne. Dans la première catégorie, on peut citer le chevalier Auguste Dupin (Double assassinat dans la Rue Morgue, Le Mystère de Marie Roget et La Lettre volée), William Legrand (Le Scarabée d'or) ou le baron Ritzner von Jung (Mystification). De même, dans certains contes, l'illusion est révélée par un parent au narrateur fiévreux qui a fui une épidémie de choléra dans Le Sphinx, par des lunettes qu'on offre au narrateur myope dans Les Lunettes, par la révélation des causes psychosomatiques de la sorte de catalepsie dont souffre le narrateur dans L'Enterrement prématuré. Dans la seconde catégorie, la figure la plus marquante est Roderick Usher, dont l'influence néfaste « contamine » le regard du narrateur et lui fait voir comme surnaturels des phénomènes qui ont, en fait, une explication rationnelle (Poe disséminant adroitement les indices de cette explication dans le texte) .

Manuscrit d’Eulalie, avec la signature d'Edgar Allan Poe
Dans La Lettre volée (en anglais, The Purloined Letter), Edgar Poe imagine une intrigue où un certain « D. » (peut-être un frère du héros, le chevalier Auguste Dupin, comme semble l'indiquer la citation de la tragédie Atrée et Thyeste de Crébillon père : « Un destin si funeste, / S'il n'est digne d'Atrée, est digne de Thyeste. ») vole à une dame de qualité une lettre compromettante. Pour la cacher aux policiers, qui surveillent ses allers-retours et fouillent son hôtel pendant son absence, il la met bien en évidence dans un tableau accroché au mur. L'aveuglement des policiers, à l'esprit médiocre, renvoie à l'aveuglement des hommes, incapables de saisir la perfection de l'intrigue de Dieu. Quant à « D. », Poe le décrit comme dominé par la fancy, au contraire du chevalier Dupin, qui finit par l'emporter, grâce à son imagination créatrice .
La narration, chez Poe, est marquée par la polysémie, dont témoignent les nombreux jeux de mot, dans les textes tragiques comme dans les textes comiques. Le narrateur, qui se signale le plus souvent par des lectures néfastes (littérature fantastique à l'allemande, romans gothiques, ésotérisme, métaphysique), décrit une histoire déformée par sa fancy, il ne maîtrise pas son écriture, dans laquelle plusieurs indices permettent d'appréhender la réalité sous-jacente .
Nombre d'histoires d'Edgar Poe, principalement celles qui devaient figurer dans les Contes de l'In-Folio, qu'elles relèvent du tragique ou du comique, appartiennent au registre de la parodie. Son but est de démontrer l'inconsistance des fausses gloires de son temps, dont seuls quelques-uns ont échappé à l'oubli. Ainsi, Metzengerstein imite les horreurs inventées dans les romans gothiques, comme Le Château d'Otrante d'Horace Walpole ou Les Élixirs du diable d'E.T.A. Hoffmann. L'histoire repose sur la croyance en la métempsycose, pour laquelle Edgar Poe a toujours manifesté un profond mépris et qui relevait pour lui de l'aliénation mentale. Dans Le Duc de l'Omelette, il se moque des maniérismes et du style affecté de Nathaniel Parker Willis. Dans Un événement à Jérusalem, qui reprend un roman de Horace Smith, Zilhah, a Tale of the Holy City (1829), il ridiculise l'orientalisme des romantiques. Quant à Manuscrit trouvé dans une bouteille, il représente un pastiche des récits de voyage. De même, des contes comme Bérénice raillent les outrances auxquelles se livraient les revues de l'époque. Le Roi Peste, de son côté, démonte les mécanismes du roman Vivian Grey (1826), récit plein de fantaisie débridée à travers lequel, non sans incongruité, Benjamin Disraeli entendait dénoncer l'ivrognerie. De même, dans Comment écrire un article à la « Blackwood » et A Predicament, la satire dénonce l'absurdité des contes à sensation, qui faisaient la fortune du Blackwood's Magazine, très célèbre revue d'Édimbourg. Quant à l'héroïne, Psyché Zenobia, c'est une femme de lettres américaine, un « bas-bleu », Margaret Fuller, dont les sympathies pour les transcendantalistes suffisaient à énerver Poe .
Plus largement, quand l'actualité ne venait pas lui fournir un sujet, il puisait assez souvent dans ses nombreuses lectures (que favorisait son travail de critique littéraire) pour concevoir et construire ses œuvres de fiction. Ainsi, Hop Frog est inspiré de l'accident advenu à Charles VI lors du bal des ardents, tel que l'a décrit Jean Froissart dans ses Chroniques. De même, William Wilson est directement inspiré de la trame d'un poème dramatique que Byron aurait eu l'intention d'écrire, dont Washington Irving avait révélé le contenu dans The Gift en 1836. Nathaniel Hawthorne s'était lui-même servi de ce matériau pour rédiger Howe's Masquerade21. Il s'est également inspiré, pour sa nouvelle La Barrique d'amontillado, de La Grande Bretèche d'Honoré de Balzac22
Il pouvait aussi faire appel, comme tout écrivain, à son expérience personnelle. Ainsi, Un matin sur le Wissahicon, où il s'éloigne vite de la simple transcription de souvenirs pour se livrer à une contemplation émerveillée de la nature et à une réflexion sur l'altération des paysages créée par la présence humaine, et plus largement sur les rapports entre l'industrie humaine et la beauté (sa description perdant tout réalisme pour basculer dans l'onirisme et offrir un coup d'œil éphémère sur une vision céleste), relate au départ une promenade qu'il avait faite à Mom Rinker's Rock et la rencontre d'un daim apprivoisé .
Postérité

Articles détaillés : Influence littéraire d'Edgar Allan Poe, Influence d'Edgar Allan Poe et Poe dans la culture populaire.

Illustration du Corbeau d'Edgar Allan Poe par Gustave Doré, en 1884
Edgar Poe est un auteur prolifique, qui laisse deux romans, de nombreux contes et poèmes, outre ses essais, ses critiques littéraires et son abondante correspondance. Une partie importante de ses contes et poèmes ont été traduits en français 23 par Charles Baudelaire et Stéphane Mallarmé. D'une très grande qualité littéraire, ces traductions comportent cependant quelques erreurs et libertés par rapport à l'original, parfois graves pour la compréhension de la pensée de Poe24,25. Si les poèmes ont pu faire l'objet de retraductions, le rôle joué par Baudelaire dans la célébrité de Poe en Europe empêche tout travail en ce sens, et seuls les textes qu'il a laissé de côté ont fait l'objet de traductions plus récentes. On trouve plusieurs contes et poèmes de Poe en accès libre sur le web.
Pendant longtemps, l'image d'Edgar Poe fut tronquée ; elle l'est encore dans une partie importante du public26. Poe fut victime d'un pasteur baptiste bien-pensant, par ailleurs littérateur jaloux, Rufus Griswold (1815-1857) — le « pédagogue vampire », selon le mot de Baudelaire —, qui s'acharna à détruire son image27. Le 9 octobre 1849, déjà, il écrivait dans le New York Tribune : « Edgar Poe est mort. Il est mort à Baltimore avant-hier. Ce faire-part étonnera beaucoup de personnes, mais peu en seront attristées. (…) L'art littéraire a perdu une de ses plus brillantes et de ses plus bizarres célébrités21. » Par la suite, chargé avec James Russell Lowell et Nathaniel Parker Willis d'assurer l'édition des Œuvres posthumes de Poe28, il rédigea une notice biographique parue en tête du troisième tome, « chef d'œuvre d'ambiguïtés suggestives, de faux vraisemblables, de mensonges masqués, d'imaginations superbement jouées » selon Claude Richard. Il prétendit ainsi qu'il était alcoolique, mélancolique, c'est-à-dire victime d'un déséquilibre mental, et que c'était un personnage sinistre qui avait des « éclairs de génie ». Les légendes qu'il forgea eurent longtemps seules droit de cité, malgré les protestations des amis de Poe (Sarah Helen Whitman, John Neal, George Graham, George W. Peck, Mrs Nichols ou Mrs Weiss)29. C'est grâce aux travaux de John Henry Ingram (1880)30, James A. Harrison (1902)31 et Arthur Hobson Quinn (1941)32 que la vérité sur le travail de l'écrivain fut rétablie, avec l'édition, en 1902, des œuvres complètes de Poe, dite Virginia Édition, qui comporte dix-sept volumes .

Illustration d’Ulalume par Dante Gabriel Rossetti (conservée au Birmingham City Museum and Art Gallery)
En France même, où ses œuvres ont connu très tôt un large écho, grâce essentiellement aux efforts de Charles Baudelaire, nombre d'études témoignent d'une méconnaissance assez large du poète américain. Une part des légendes qui se colportent ont d'ailleurs été transmises par Baudelaire, lui-même, qui s'est reconnu dans cette image de l'écrivain hanté et misérable et l'a présenté avec trop d'insistance comme le parangon des poètes maudits35 et sulfureux. Même s'il dénonce largement les légendes colportées par Rufus Griswold (parmi lesquelles celle de l'alcoolisme de Poe), rappelant que, selon plusieurs témoins, il ne buvait généralement que fort peu, il décrit ce supposé alcoolisme comme « un moyen mnémonique, une méthode de travail » . De même, il lui attribue ses propres penchants pour la drogue .
Plus tard, en 1933, Marie Bonaparte se livra à une importante étude psychanalytique, qui est fréquemment citée parmi les grandes critiques de Poe et de son œuvre, et qui a eu une grande influence sur la réception de l'œuvre de Poe, ne serait-ce qu'en raison de son analyse des textes de Poe suivant le prisme de la psychanalyse freudienne. Cela dit, plusieurs critiques considèrent son ouvrage comme assez contestable dans sa manière de reproduire et d'amplifier certaines légendes véhiculées par Griswold. Par exemple, elle affirme qu'Edgar Poe aurait aperçu, dans sa petite enfance, ses parents faisant l'amour, déduisant de cet événement des complexes dont témoigneraient, selon elle, ses textes. Influencée par les légendes répétées à l'envi depuis Griswold, qui présentent Poe comme un être neurasthénique, alcoolique, drogué, marqué par la fatalité37, elle fait partie des analystes qui considèrent que Poe a écrit une œuvre largement autobiographique, transcrivant sur le papier ses propres terreurs . Pour ce faire, si elle corrige certaines erreurs de la traduction de Baudelaire , elle se livre elle-même à certaines déformations, pour justifier son propos. Ainsi, la phrase : « Si dans maintes de mes productions, la terreur a été le thème, je soutiens que cette terreur n'est pas d'Allemagne, mais de l'âme — que j'ai déduit cette terreur de ses seules sources légitimes et ne l'ai poussée qu'à ses seuls résultats légitimes.», tirée de la préface des Contes du grotesque et de l'arabesque, devient, sous sa plume : « Si dans maintes de mes productions, la terreur a été le thème, je soutiens que cette terreur n'est pas d'Allemagne, mais de mon âme ». Pour ces critiques, cette lecture ignore pour une part le travail de l'écrivain et méconnaît la pensée de Poe, que l'auteur prétend qualifier de « nécrophile en partie refoulé en partie sublimé » . Ainsi, selon le psychanalyste Édouard Pichon, « les études des psychanalystes sur les artistes, représentées surtout, en France, par celles de Laforgue sur Baudelaire et de Marie Bonaparte sur Edgard Poë, contiennent maints éléments intéressants, mais Freud a le bon sens d'écrire que la psychanalyse "ne peut rien nous dire de relatif à l'élucidation artistique" ». Par ailleurs, et dans une perspective très différente de celle d'une Marie Bonaparte ou d'un René Laforgue, Jacques Lacan a également livré un commentaire psychanalytique de la nouvelle intitulée La Lettre volée .
Demeures conservées

The Edgar Allan Poe National Historic Site, à Philadephie (Pennsylvanie)
La plus ancienne des maisons existant encore où ait vécu Poe se trouve à Baltimore. Elle est conservée sous la forme d’un Musée Edgar Allan Poe. Poe est censé avoir vécu dans cette maison à 23 ans, quand il s’installa une première fois avec Maria Clemm et Virginia ainsi que sa grand-mère et, peut-être, son frère William Henry Leonard Poe. Elle est ouverte au public, de même que le siège de la Société Edgar Allan Poe .
Poe, son épouse Virginia et sa belle-mère Maria ont, par la suite, loué plusieurs maisons à Philadelphie, mais seule la dernière de ces maisons est encore debout. La maison Spring Garden, où vécut l’auteur en 1843-1844, est aujourd’hui conservée par le Service du Parc national en tant que Site historique national Edgar Allan Poe. Elle se situe entre la 7e rue et la rue Spring Garden et est ouverte du mercredi au dimanche de 9 heures à 17 heures .
La dernière maison de Poe, un cottage dans le Bronx, à New York, est également conservée46.
La plus ancienne maison de Richmond, baptisée « Virginia », où Poe n’a jamais vécu, est aujourd’hui le siège d’un Musée Edgar Allan Poe, centré sur les premières années de l’écrivain auprès de la famille Allan .
Citations à propos d'Edgar Poe [modifier]

Charles Baudelaire : « Aucun homme n’a raconté avec plus de magie les exceptions de la vie humaine et de la nature: les fins de saisons chargées de splendeurs énervantes, l’hallucination convaincue et raisonnée comme un livre. L’absurde s’installe dans l’intelligence et la gouverne avec une épouvantable logique. Poe fut toujours grand, non seulement dans ses conceptions nobles, mais encore comme farceur. Chez lui, toute entrée en matière est attirante, sans violence, comme un tourbillon. Sa solennité surprend et tient l’esprit en éveil. On sent tout d’abord qu’il s’agit de quelque chose de grave. Et lentement, peu à peu, se déroule une histoire dont tout l’intérêt repose sur une imperceptible déviation de l’intellect, sur une hypothèse audacieuse. Le lecteur, lié par le vertige, est contraint de suivre l’auteur dans ses entraînantes déductions. C’est l’écrivain des nerfs. », introduction des Histoires extraordinaires, (L'Art romantique, chapitre 10 : « Edgar Poe, sa vie et ses œuvres »)
Fedor Dostoïevski : « Il [Poe] choisit presque toujours la réalité la plus exceptionnelle, met son personnage dans la situation la plus exceptionnelle sur le plan extérieur ou psychologique. »
Paul Valéry : « Edgar Allan Poe a emprunté la voie royale du grand art. Il a découvert l’étrange dans le banal, le neuf dans le vieux, le pur dans l’impur. C'est un être complet. »
Gaston Bachelard : « Parmi les écrivains trop rares qui ont travaillé à la limite de la rêverie et de la pensée objective, dans la région confuse où le rêve se nourrit de formes et de couleurs réelles, où réciproquement la réalité esthétique reçoit son atmosphère onirique, Edgar Allan Poe est l’un des plus profonds et des plus habiles. Par la profondeur du rêve et par l’habileté du récit, il a su concilier dans ses œuvres deux qualités contraires: l’art de l’étrange et l’art de la déduction. », préface des Aventures d'Arthur Gordon Pym, 1944
Publications

Textes publiés en volume par Edgar Poe
Tamerlan and Other Poems, Boston, Calvin F. S. Thomas, 1827
Al Aaraaf, Tamerlane and Minor Poems, Baltimore, Hatch and Dunning, 1829
Poems, second edition, New York, Elam Bliss, 1831
The Narrative of Arthur Gordon Pym from Nantucket, les trois premiers chapitres en feuilleton (janvier-février 1837), en volume à New York, Harper & Brothers, et à Londres, Wiley & Putnam, 1838
The Conchologist's First Book, Philadelphie, Haswerl, Barrington et Haswell, 1839 (deuxième édition en 1840, troisième édition en 1845)
Tales of the Grotesque and Arabesque, 2 volumes, Philadelphie, Lea & Blanchard, 1840 (750 exemplaires)
The Prose Romances of Edgar A. Poe (contenant : The Murders in the Rue Morgue et The Man that was used up), Philadelphie, William H. Graham, 1843 (probablement publié à 250 exemplaires)
The Raven and other Poems, New York, Wiley & Putnam, 1845
Tales, New York, Wiley & Putnam, 1845
Eureka : A Prose Poem, New York, George P. Putnam, 1848
The Works of the Late Edgar Allan Poe (édité par Griswold), New York, J. S. Redfield, vols 1-2, 1850; vol 3, 1850; vol 4, 1856 (édition posthume préparée par Edgar Poe)
Le scarabée d'or,Edgar Allan Poe (Folio Junior Enigme)
Contes traduits en français par Baudelaire
Article connexe : Charles Baudelaire.
Histoires extraordinaires (1856) :
Double Assassinat dans la rue Morgue (Philadelphie, avril 1841)
La Lettre volée (automne 1844)
Le Scarabée d'or (Philadelphie, 21 et 28 juin 1843)
Le Canard au ballon (New York, 13 avril 1844)
Aventure sans pareille d'un certain Hans Pfaall (Richmond, juin 1835)
Manuscrit trouvé dans une bouteille (Baltimore, 19 octobre 1833)
Une descente dans le Maelstrom (Philadelphie, mai 1841)
La Vérité sur le cas de M. Valdemar (décembre 1845)
Révélation Magnétique (août 1844)
Souvenirs de M. Auguste Bedloe (avril 1844)
Morella (Richmond, avril 1835)
Ligeia (septembre 1838)
Metzengerstein (Philadelphie, 14 janvier 1832)
Nouvelles Histoires extraordinaires (1857) :
Le Démon de la perversité (Philadelphie, juillet 1845)
Le Chat noir (Philadelphie, 19 août 1843)
William Wilson (Philadelphie, octobre 1839)
L'Homme des foules (Philadelphie, décembre 1840)
Le Cœur révélateur (janvier 1843)
Bérénice (Richmond, mars 1835)
La Chute de la maison Usher (Philadelphie, septembre 1839)
Le Puits et le Pendule (1843)
Hop-Frog (17 mars 1849)
La Barrique d'amontillado (novembre 1846)
Le Masque de la Mort Rouge (New York, 19 juillet 1845)
Le Roi Peste (Richmond, septembre 1835)
Le Diable dans le beffroi (Philadelphie, 18 mai 1839)
Lionnerie (Richmond, mai 1835)
Quatre bêtes en une (Richmond, mars 1836)
Petite Discussion avec une momie (avril 1845)
Puissance de la parole (juin 1845)
Colloque entre Monos et Una (Philadelphie, août 1841)
Conversation d'Eiros avec Charmion (Philadelphie, décembre 1839)
Ombre (Richmond, septembre 1835)
Silence (Baltimore, automne 1837)
L'Île de la fée (Philadelphie, juin 1841)
Le Portrait ovale (Philadelphie, avril 1842)
Histoires grotesques et sérieuses (1865) :
Le Mystère de Marie Roget (novembre et décembre 1842, février 1843)
Le Joueur d'échecs de Maelzel (avril 1836)
Éléonora (Philadelphie, 4 septembre 1841)
Un événement à Jérusalem (Philadelphie, 9 juin 1832)
L'Ange du bizarre (octobre 1844)
Le Système du docteur Goudron et du professeur Plume (Philadelphie, novembre 1845)
Le Domaine d'Arnheim (mars 1847)
Le Cottage Landor (9 juin 1849)
Philosophie de l'ameublement (Philadelphie, mai 1840)
La Genèse d'un poème (Philadelphie, avril 1846)
Les Aventures d'Arthur Gordon Pym (New York, 1838), roman (1858)
Contes non traduits par Baudelaire [modifier]
Le Duc de l'Omelette (Philadelphie, 3 mars 1832)
Perte d'haleine (Philadelphie, 10 novembre 1832)
Bon-Bon (Philadelphie, 1er décembre 1832)
Le Rendez-vous (Richmond, janvier 1834)
Mystification (juin 1837)
Comment écrire un article à la « Blackwood » (Baltimore, novembre 1838)
A Predicament (Baltimore, novembre 1838)
L'Homme qui était refait (Philadelphie, août 1839)
Le Journal de Julius Rodman (Philadelphie, janvier-juin 1840), roman inachevé
L'Homme d'affaires (Philadelphie, février 1840)
Pourquoi le petit Français porte-t-il le bras en écharpe? (Philadelphie, 1840)
Préface des Contes du Grotesque et de l'Arabesque (Philadelphie, 1840)
Ne pariez jamais votre tête au diable (Philadelphie, septembre 1841)
La Semaine des trois dimanches (27 novembre 1841)
Le jardin paysage (octobre 1842), texte fondu plus tard dans Le Domaine d'Arnheim
De l'escroquerie considérée comme l'une des sciences exactes (Philadelphie, 14 octobre 1843)
Un matin sur le Wissahicon (automne 1843)
Les Lunettes (27 mars 1844)
L'Enterrement prématuré (31 juillet 1844)
La Caisse oblongue (septembre 1844)
C'est toi l'homme! (Thou Art the Man), d'abord traduit sous le titre: Ecce homo (novembre 1844)
La Vie littéraire de Monsieur Thingum bob, ancien rédacteur en chef de « L'Oie soiffarde » (Richmond, décembre 1844)
Le Mille Deuxième Conte de Schéhérazade (février 1845)
Le Sphinx (janvier 1846)
Mellonta Tauta (février 1849)
Von Kempelen et sa découverte (14 avril 1849)
X-ing a Paragrab (12 mai 1849)
Introduction du recueil Le Club de l'In-Folio (1850)
Le Phare (25 avril 1942, manuscrit incomplet)
Essais d'Edgar Poe [modifier]
Lettre à B… (New York, 1831)
Le Joueur d'échecs de Maelzel (Richmond, avril 1836)
Philosophie de l'ameublement (Philadelphie, mai 1840)
Exorde (Philadelphie, janvier 1842)
La Philosophie de la composition (Philadelphie, avril 1846), titre exact de La Genèse d'un poème
L'Art du conte Nathaniel Hawthorne (novembre 1847)
Eureka (New York, 1848)
Marginalia (New York, 1850), recueil posthume de brefs textes parus dans divers journaux entre 1844 et 1849
Le Principe poétique (31 août 1850), posthume
Éditions modernes d'Edgar Poe [modifier]
Contes, Essais, Poèmes (Éditions Robert Laffont, collection Bouquins, 1989), une édition de référence avec un appareil critique étendu. Introduction générale (« Le mythe de Poe »), chronologie, introduction aux contes (« Les contes de Poe ou les modes de la contamination »), introduction aux essais (« Poe critique »), notes et bibliographie de Claude Richard, professeur de littérature anglaise à l'université Paul-Valéry Montpellier III, introduction aux poèmes (« Poète irrévocablement? ») de Robert Kopp, professeur à l'université de Bâle.
Ne pariez jamais votre tête au diable et autres contes non traduits par Baudelaire (Éditions Gallimard, collection Folio, 1989), traduction et appareil critique d'Alain Jaubert
Histoires, essais et poèmes (Lgf, collection Pochothèque Classiques Moderne, 2006), avec une nouvelle traduction de l'ensemble des poèmes de Poe.
Les Lettres d'amour à Helen (Éditions Dilecta, 2006)
Marginalia et autres fragments (Éditions Allia, 2007)

Bibliographie critique
En langue française
Charles Baudelaire:
Edgar Allan Poe: sa vie et ses ouvrages, Paris, L'Herne, collection Confidences, 1994.
Notes nouvelles sur Edgar Poe, 1857.
Nicolas Isidore Boussoulas, La Peur et l'univers dans l'œuvre d'Edgar Poe : une métaphysique de la peur, Paris, Presses universitaires de France, 1952.
Jacques Cabau, Edgar Poe par lui-même, Paris, Seuil, collection Microcosme, 1960.
Jean-François Chassay, Jean-François Côté et Bertrand Gervais (dir.), Edgar Allan Poe. Une pensée de la fin, Montréal, Liber, 2001. Actes du colloque tenu à l'université du Québec les 15 et 16 octobre 1999 (voir les résumés et « S'enterrer dans le texte. Au commencement était la fin », contribution de Bertrand Gervais).
Odile Joguin, Itinéraire initiatique d'Edgar Poe, Paris, éditions-Edite, 2002.
Henri Justin:
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