Étienne Dolet (Orléans, 3 août 1509 – Paris, 3 août 1546) est un écrivain, poète, imprimeur, humaniste et philologue français.
Une tradition douteuse fait de lui le fils illégitime de François Ier, mais il est certain qu'il est issu d'une famille de haut rang. Il vit à Orléans jusqu'à l'âge de douze ans, puis part en 1521 pour Paris où il étudie pendant cinq ans auprès de Nicolas Bérauld, professeur de Coligny.
En 1526, il se rend à Padoue. La mort de son maître et ami Simon de Villanova l’amène à accepter en 1530 le poste de secrétaire de Jean de Langeac, évêque de Limoges et ambassadeur de France à la république vénitienne. Il s’est cependant arrangé pour assister aux conférences du maître vénitien Battista Egnazio et a trouvé le temps d'écrire des poèmes d’amour en latin à une Vénitienne du nom d’Elena.
À son retour en France, il étudie le droit et la jurisprudence à l’université de Toulouse, mais il est impliqué, par son humeur turbulente, dans de violentes disputes entre groupes d'étudiants. Il est emprisonné et finalement banni par un décret du parlement en 1534.
En 1535, il participe aux listes contre Érasme dans l'affaire de la controverse sur Cicéron et, grâce à l’imprimeur Sébastien Gryphe, publie le Dialogus de imitatione Ciceroniana, suivi des deux volumes du Commentariorum linguae Latinae. Cet ouvrage est dédié à François Ier, qui lui accorde pour dix ans le privilège d’imprimer tout ouvrage en latin, grec, italien ou français, de sa plume ou sous sa supervision. Il obtient aussi une grâce lors de l'homicide accidentel le 31 décembre 1536 d'un peintre nommé Compaing qui, dit-il, voulait l’assassiner. Il alla s'établir imprimeur à Lyon.
Il peut ainsi se mettre au travail et il édite Galien, Rabelais, Marot. Il n’ignore pas les dangers auxquels il s'expose. Cela se voit non seulement par le ton de ses textes, mais également par le fait qu’il a essayé d’abord de se concilier ses adversaires en éditant un Christianus de Caton, dans lequel il faisait sa profession de foi. Cette catholicité de façade, malgré son ultra-cicéronisme, transparaît dans les ouvrages sortis de ses presses, antiques et modernes, religieux ou laïcs, depuis le Nouveau Testament en latin jusqu'aux textes de Rabelais.
Mais avant que son autorisation d’imprimer n’expire, il s'attire à Lyon de nouvelles difficultés par son caractère satirique et par la publication d'ouvrages entachés d'hérésie. Son travail est interrompu par ses ennemis qui le font emprisonner en 1542 sous l’accusation d’athéisme.
Après un premier séjour en prison de quinze mois, il est relâché grâce à l’intervention de l'évêque de Tulle Pierre Duchatel. Emprisonné une seconde fois en 1544, il s’échappe par ses propres moyens et se réfugie dans le Piémont.
Mais il revient imprudemment en France en pensant qu’il pourrait imprimer à Lyon des lettres pour en appeler à la justice du roi de France, de la reine de Navarre et du Parlement de Paris. Il est à nouveau arrêté et jugé athée évadé par la faculté de théologie de la Sorbonne.
François Ier, qui l'avait d'abord protégé, l'ayant abandonné, il fut amené de Lyon à Paris pour y subir le supplice. Le 3 août 1546, il est torturé, étranglé et brûlé avec ses livres sur la Place Maubert. Cette place est réservée aux bûchers des imprimeurs : quatre y sont brûlés en 1546. Il aurait composé ce pentamètre sur le chemin du bûcher : Non dolet ipse Dolet, sed pia turba dolet (« Ce n’est pas Dolet lui-même qui s’afflige, mais la multitude vertueuse »).
Son crime était, selon les uns, d'avoir professé le matérialisme et l'athéisme, selon les autres, de s'être montré favorable aux opinions de Martin Luther.
Dolet et la religion
On ne sait si Dolet doit être classé parmi les représentants du protestantisme ou parmi les défenseurs d’un rationalisme antichrétien. Cependant, on sait qu’il n'était pas reconnu par les protestants de son temps et que Calvin l’avait formellement condamné, tout comme Théodore Agrippa d'Aubigné et son maître Simon de Villanova, pour blasphèmes à l’encontre du fils de Dieu. Mais, à en juger par le caractère religieux de nombre de livres qu’il a publiés, une telle condamnation est certainement déplacée. Sa défense perpétuelle de la lecture des Écritures en langue vulgaire est particulièrement notable.
Une statue de Dolet fut érigée sur la Place Maubert en 1889, supprimée pendant l'occupation et jamais remplacée. Un buste à son effigie se trouve dans les jardins de la Mairie d'Orléans. Il a été inauguré dans les années soixante en présence de nombreuses associations laïques.
Œuvres
De re navali, Lyon, 1537
Ses principaux ouvrages sont :
Stephani Doleti orationes duæ in Tholosam. Eiusdem epistolarum libri II. Eiusdem carminum libri II. Ad eundem Epistolarum amicorum liber (1534)
Stephani Doleti Dialogus de Imitatione Ciceroniana adversus Desid. Erasmus Roterdamum pro Christophoro Longolio (1535), où il combat Erasme.
Commentarius Linguæ latinæ, livre I (1536) ; livre II (1538), Lyon, 2 volumes in-folio.
De Re navali liber ad Lazarum Bayfium (1537)
St. Doleti Gallii Aurelii Carminum libri quatuor (1538)
Formulas latina-rum iocutionum, 1539
Manière de bien traduire d’une langue en l’autre (1540)
Le Second Enfer (1544)
Cantique d’Estienne Dolet, l’an 1546, sur sa désolation et sa consolation.
Dolet a aussi laissé des poésies latines et françaises, des traductions françaises de quelques écrits de Platon et de Cicéron, des pamphlets de circonstance, dont deux sur son emprisonnement, intitulés le Premier et le Second Enfer (1544), et un autre où il demande qu'il soit loisible de lire la Bible en langue vulgaire, et qui fut brûlé.
Rééditions
Ses Œuvres ont été réimprimées chez Techener, à Paris, en 1830.
( Source Wikipédia )
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James
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