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Ce matin la rose, belle fleur de mon jardin s’en est allée
les pétales dispersés au vent mauvais
Le pistil découvert pleurait
De la main je l’ai caressé
J’aurais voulu encore l’observer
Mais elle gisait inanimé
Comme un pantin désarticulé,
Sa tête retombait
L’été prochain je le sais
Sur ce rosier ballotté par les vents
Ses sœurs de cœurs riront de toutes leurs dents
Mais pourtant j’aurais voulu de nouveau l’observer
Le vent s’est remis à souffler
M’envoyant des bourrasques violentes
J’ai du faire des efforts pour la quitter
Me souvenant de ses senteurs odorantes
J’ai emporté dans mon cœur
Mes souvenirs intacts de cette fleur
Qui le matin embaumait le jardin
Et que je caressais de la main
Comme si c’était un être humain.
IRIS 1950
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