(Suite).
Alcide foudroyant qui d'un bras invincible
Viens d'abatre l'orgueil du lyon redouté,
De qui la France attend toute sa seureté,
Et de tout l'uniuers la conqueste infaillible.
Aujourd'huy que ton bras agit en liberté,
Qu'est-ce que ta valeur ne trouuera possible,
Et quel fort ne sera desormais accessible
Aux redoutables traits de ton bras indompté?
Maintenant que tes faits aux yeux de tout le
Monde
Ont graué ta valeur sur la terre, et sur l'onde,
Quels gracieux aspects de ton astre puissant.
Ne te promettent pas le superbe trophée
D'un tiran foudroyé sous un lys florissant,
D'un lyon, d'un croissant, et d'un aygle estouffés.
(Suite).
Prince victorieux dont les diuins exploits
Portent iusques au ciel la haute renommée?
Croy glorieux heros, que la France allumée
A tiré de nos coeurs tous les feux que tu vois.
Ces eschaffaux bruslans cette ville enflammée,
Ce peuple, ces canons, ces clameurs, et ces voix,
Et se pauure artisan qui brusle tout son bois,
Te font connoistre assez que ta gloire est aymée.
Hà qu'il fait bon regner, grand astre des vainqueurs,
Mais regner comme toy dans l'empire des coeurs,
Que ta conqueste est belle, et qu'elle est glorieuse.
Que par elle ton sort deuiendra florissant,
Si la France aujourd'huy par toy victorieuse,
Pour accroistre ton nom t'a promis tout son sang.