POUR MONSEIGNEUR DE R
Enfin l'amour vainqueur du demon de l'enuie,
Laisse heureux et content nostre amant fortuné,
Et ce monstre fatal par la cour enchaisné.
N'oze plus attenter au bon-heur de sa vie.
Des biens et des grandeurs sa fortune est suiuie,
Pour le lieu qu'il remplit le ciel là destiné,
Ne pouuant consentir qu'à son front couronné,
Non plus qu'à sa vertu la gloire soit rauie.
Cét enfant de la nuict que l'on void aujourd'huy,
Supplanté par les faits d'un enfant comme luy,
N'aura plus desormais que d'inutiles armes.
Quand mesme trop hardy pour tenter les hazards,
Iustement irrité contre le dieu des charmes;
Il voudroit esprouuer la puissance d'un Mars.