Mon père m’a louée pour garder brebiettes
Je ne pus les garder car j’étais trop jeunette
Elles s’en furent au bois par une brèche ouverte
Je m’en fus les chercher, cueillant la violette
J’en ai cueilli trois brins, je ne savais où les mettre
Les ai mis sur mon sein, dessous ma collerette
Le forestier du bois m’a bien vu les y mettre
Il m’a dit par trois fois : « tu paieras les dommages
— Quels dommages je paierais, je n’ai ni champ ni vache
Je n’ai qu’un ptit oiseau, encore il est volage
Il traverse les mers sans toucher au rivage
Il traverse les terres sans toucher au feuillage... »