Comme venus déesse d'amours parle a pamphille et luy enseigne les moyens
pour jouyr de ses amours.
Nunc venus hec inquit labor improbus omnia vincit.
Quolibet et poteris ipse labore frui.
O pamphille j'ay ouy tes clamours
Ce dist venus la déesse d'amours
Tes complaintes et lamentations
Et diz que a moy seulle tu as recours
Pour te donner allegence et secours
En tes grandes et dures passions
Tu dis avoir pené et labeuré
Et des douleurs grandement enduré
Mais il te fault encor en endurer
Et cent fois plus que jamais labeurer
Car par labeur sans aucune doubtance
Vaincre pourras et de toy procurer
Toutes choses ou tu as esperance
Et monstrare tuos animos nulli verearis.
Vix erit mille que neget una tibi
Ne doubte, soit a femme ou fille
Dire et monstrer ta fantasie
Car a grant peine une entre mille
Tu trouveras qui te denie
Que voulentiers ne soit ta mye
Et pour tant sans estre paoureux
Ta voulenté ne celle mie
A celle dont es amoureux
Quamque precando petes prius aspera forte negabit
Venales sensus improbus emptor habet.
Peut estre de commencement
Que ung peu aspre se monstrera
Mais prie tousjours doulcement
Car en la fin se moderera
Et ton parler escoutera
Se tu es doulcement preschant
Finablement tienne sera
Rien n'eschappe a ung bon marchant
Non mare transsisset pavidus si nauta fuisset
Turgida cum primum restitit unda rati
Se tu es loyal amoureux
Ne crains point a demander grace
Ung marinier qui est paoureux
A bien grant peine la mer passe
Quant il voit le vent qui dechasse
Les vagues en mer rudement
Et l'eaue qui l'une fois est basse
L'autre grande soudainement.
Ergo tuis primum si non favet illa loquelis
Arte vel officio fac tamen ut faveat.
Et pour tant si de prime face
Elle ne obeist a ton dit
Ne cuyde pas qu'elle te chasse
Et ne te tien point escondit
Mais par art saige et bien conduit
Par obedience et service
Que lui feras ainsi qu'il duyt
Pourchasse tant qu'elle obeisse.