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| Jules Barbey d'Aurevilly | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Jules Barbey d'Aurevilly Mar 16 Aoû - 18:31 | |
| Jules Barbey d’Aurevilly (Saint-Sauveur-le-Vicomte, en Normandie, 2 novembre 1808 - Paris, 23 avril 1889) est un écrivain français. Surnommé le « Connétable des lettres », il a contribué à animer la vie littéraire française de la seconde moitié du xixe siècle. Il a été à la fois romancier, nouvelliste, poète, critique littéraire, journaliste et polémiste. |
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| Sujet: Re: Jules Barbey d'Aurevilly Mar 16 Aoû - 18:31 | |
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| Sujet: Re: Jules Barbey d'Aurevilly Mar 16 Aoû - 18:31 | |
| Né au sein d’une ancienne famille normande, Jules Barbey d’Aurevilly baigne dès son plus jeune âge dans les idées catholiques, monarchistes et contre-révolutionnaires. Un moment républicain et démocrate, Barbey finit, sous l’influence de Joseph de Maistre, par adhérer à un monarchisme intransigeant, méprisant les évolutions et les valeurs d’un siècle bourgeois. Il revient au catholicisme vers 1846 et se fait le défenseur acharné de l’ultramontanisme et de l’absolutisme, tout en menant une vie élégante et désordonnée de dandy. Il théorise d'ailleurs, avant Baudelaire, cette attitude de vie dans son essai sur le dandysme et George Brummell. Ses choix idéologiques nourriront une œuvre littéraire, d’une grande originalité, fortement marquée par la foi catholique et le péché. |
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| Sujet: Re: Jules Barbey d'Aurevilly Mar 16 Aoû - 18:32 | |
| A côté de ses textes de polémiste, qui se caractérisent par une critique de la modernité, du positivisme ou des hypocrisies du parti catholique, on retient surtout, même s'ils ont eu une diffusion assez limitée, ses romans et nouvelles, mélangeant des éléments du romantisme, du fantastique (ou du surnaturalisme), du réalisme historique et du symbolisme décadent. Son œuvre dépeint les ravages de la passion charnelle (Une vieille maîtresse, 1851), filiale (Un prêtre marié, 1865 ; Une histoire sans nom, 1882), politique (Le Chevalier des Touches, 1864) ou mystique (L’Ensorcelée, 1855). Son œuvre la plus célèbre aujourd'hui est son recueil de nouvelles Les Diaboliques, paru tardivement en (1874), dans lesquelles l’insolite et la transgression, plongeant le lecteur dans un univers ambigu, ont valu à leur auteur d’être accusé d’immoralisme. Son œuvre a été saluée par Baudelaire et plusieurs écrivains ont loué son talent extravagant, notamment à la fin de sa vie, mais Hugo, Flaubert ou Zola ne l'appréciaient pas. Ses « héritiers » ont pour nom Léon Bloy, Joris-Karl Huysmans, Octave Mirbeau ou Paul Bourget et sa vision du catholicisme exercera une profonde influence sur l’œuvre de Bernanos. |
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| Sujet: Re: Jules Barbey d'Aurevilly Mar 16 Aoû - 18:32 | |
| Les racines normandes (1808-1816)
Jules-Amédée Barbey naît le 2 novembre 18081, le jour des Morts, à Saint-Sauveur-le-Vicomte, commune française située dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie. Jules est l’aîné de trois enfants : Léon (né en 1809), Édouard (né en 1810), Ernest (né en 1811). Son père Théophile Barbey2 appartient à une famille dont la présence à Saint-Sauveur est attestée dès la fin du xive siècle. La famille Barbey accède à la noblesse en 1756, lorsque Vincent Barbey, avocat au bailliage de Valognes, acquiert une charge3. Sa mère Ernestine Ango4, issue d’une famille de bonne bourgeoisie installée à Caen au xvie siècle est la fille du dernier bailli de Saint-Sauveur.
L’enfance de Barbey se déroule entre Saint-Sauveur, Valognes et le bord de mer à Carteret, dans une atmosphère conservatrice et ultra : la Révolution a durement touché les deux familles5. Les Barbey vivent dans l’attente du retour à la monarchie, au milieu des souvenirs et des vieilles coutumes normandes. Jules grandit entre une mère peu aimante6 et un père austère. Il est attentif aux récits de coin du feu de sa vieille bonne Jeanne Roussel et de Louise Lucas-Lablaierie, sa grand-mère : les exploits plus ou moins mythiques de son oncle le chevalier de Montressel, qui se serait illustré lors des guerres de la chouannerie, impressionnent l’enfant7. |
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| Sujet: Re: Jules Barbey d'Aurevilly Mar 16 Aoû - 18:32 | |
| Les années de formation (1816-1830)
En 1816, l’admission de Jules est refusée à l'école militaire8. Il poursuit ses études au collège de Valognes. En 1818, il habite chez son oncle le docteur Pontas-Duméril9, un esprit libéral qui encourage l’émancipation intellectuelle et morale de son neveu - dans les Diaboliques, Barbey peindra son oncle sous les traits du docteur Torty10. Cet ancien maire de Valognes attise son imagination lorsqu’il lui confie les détails intimes et croustillants des personnalités de la ville - le « dessous des cartes » de la haute société valognaise11. Son cousin Edelestand du Méril, un poète et philosophe érudit, lui communique son admiration pour Walter Scott, Lord Byron, Robert Burns, ainsi que son goût pour l’histoire et la métaphysique12. En 1823, Barbey compose sa première œuvre, une élégie Aux héros des Thermopyles, dédiée à Casimir Delavigne et qu’il publie l’année d’après13. Il compose dans la foulée un recueil de vers, qu’en 1825 il brûle de dépit faute d’avoir pu l’éditer. En 1827, il entre en classe de rhétorique au collège Stanislas à Paris. Il y rencontre Maurice de Guérin avec lequel il noue une amitié. Après son baccalauréat en 1829, il rentre à Saint-Sauveur la tête pleine d’idées politiques et religieuses nouvelles, contraires à celles de sa famille. Il souhaite ardemment, contre la volonté de son père, entamer une carrière militaire mais il cède et accepte de faire son droit à l'université de Caen14. À la mort de son oncle Jean-François Barbey d’Aurevilly, il refuse temporairement, par conviction républicaine, de reprendre la particule15. |
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| Sujet: Re: Jules Barbey d'Aurevilly Mar 16 Aoû - 18:33 | |
| L’élan romantique de la jeunesse (1830-1836)
Portrait par Haussoulier Vers 1830, Barbey rencontre Guillaume-Stanislas Trébutien16, libraire à Caen et correspondant essentiel, et tombe amoureux de Louise du Méril, la femme de son cousin Alfred. Leur liaison est incertaine mais c’est pour Barbey « l’époque de sa vie la plus malheureuse »17. Il est alors très marqué par l’influence des romantiques. En 1831, il écrit sa première nouvelle Le Cachet d’Onyx18 (inédite jusqu’en 1919, et dont il réutilisera le dénouement dans Un dîner d’athées), puis Léa19 en 1832, publiée dans l’éphémère Revue de Caen qu’il a fondée avec Trébutien et Edelestand du Méril. En juillet 1833, Barbey soutient sa thèse, Des causes qui suspendent le cours de la prescription, puis s’installe à Paris où il retrouve Maurice de Guérin. Il fonde en 1834 une Revue critique de la philosophie, des sciences et de la littérature avec Trébutien et du Méril, où il publie pendant quelques mois des articles de critique littéraire. Il retourne à Caen en décembre dans l’espoir de revoir Louise et écrit là-bas en une nuit La Bague d’Annibal20, poème en prose d’inspiration byronienne, qui ne trouve acquéreur qu’en 1842. En 1835, il compose un autre poème en prose, Amaïdée (publié en 1889), et un roman, Germaine ou La Pitié (qui deviendra Ce qui ne meurt pas en 1883)21. En 1836, il rédige les deux premiers Memoranda à l’intention de Guérin et rompt avec sa famille. |
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| Sujet: Re: Jules Barbey d'Aurevilly Mar 16 Aoû - 18:33 | |
| Le dandy : Sardanapale d’Aurevilly (1836-1845)
Peint en 1840 par Octave Tassaert De retour à Paris, Barbey vit sur l’héritage de son oncle et rêve d’une carrière politique en lisant nombre d’ouvrages historiques. Il collabore au Nouvelliste, un journal politique, rencontre Hugo22 et se lie avec Eugénie de Guérin - la très dévote sœur de Maurice. Ses ambitions mondaines l’amènent à composer un personnage de parfait dandy : il s’applique à « se froidir », se perfectionne dans l’art de la toilette, fréquente Roger de Beauvoir23 et le café Tortoni, cultive l’ironie, l’art de l’épigramme et le mystère. Il mène une vie désordonnée : il se jette dans les fêtes et les plaisirs, les soirées noyées dans l’alcool et enchaîne les passades. Il consomme du laudanum pour s’endormir24 et ses amis le surnomment « Roi des ribauds » ou encore « Sardanapale d’Aurevilly » .
Ses causeries spirituelles lui valent de nombreuses conquêtes et lui ouvrent les portes des salons - il fréquente avidement celui de la marquise Armance du Vallon, qu’il entreprend de séduire. Cette bataille l’occupe quotidiennement pendant quelques mois, sans succès : elle se révèle plus dandy que lui. Elle lui inspire une longue nouvelle, L’amour impossible, « tragédie de boudoir » publiée en 1841 et qui passe inaperçue. La mort de Guérin en 1839 l’affecte profondément. Il fréquente le salon à tendance catholique et légitimiste de la baronne Amaury de Maistre, nièce par alliance de Joseph de Maistre, et en 1842 il collabore au Globe, un journal politique qui publie sa Bague d’Annibal remaniée. On le détache à Dieppe, faire campagne pour le baron Levavasseur, armateur à la fortune considérable, et qui possède des parts dans le journal26. En 1843 il collabore au Moniteur de la Mode sous le pseudonyme de Maximilienne de Syrène et commence son étude sur Brummell. Il entretient une liaison avec une mystérieuse Vellini, la future héroïne d'Une vieille maîtresse. Du dandysme et de George Brummell paraît en 1845, édité à une trentaine d’exemplaires. L’œuvre est un succès de salon27. Il commence un autre ouvrage sur le dandysme, le Traité de la princesse, manuel de séduction sous forme d’aphorismes, inspiré du Prince de Machiavel. Il le reprendra souvent pour l’enrichir mais l’ensemble restera inachevé . |
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| Sujet: Re: Jules Barbey d'Aurevilly Mar 16 Aoû - 18:34 | |
| Le retour à l’enfance et au catholicisme (1845-1851) Après une tentative infructueuse pour collaborer à la Revue des Deux Mondes, puis au Journal des Débats, Barbey passe les années 1845/46 à sa Vieille maîtresse. Il en compose la moitié avant de connaître une panne d’inspiration passagère. Fin 1846 il voyage dans le centre de la France en quête de fonds pour un projet de Société catholique29. Il passe un mois dans le Forez, à Bourg-Argental, théâtre de la future Histoire sans nom, et réapparaît assagi à la fin de l’année : même s’il ne pratique pas encore, la lecture de Joseph de Maistre, sa rencontre avec Eugénie de Guérin, ses échanges avec son frère Léon Barbey d’Aurevilly, qui a embrassé la prêtrise, ont amorcé sa conversion30. La lecture des Docteurs du jour devant la famille de Raymond Brucker, paru en 1844, et dans lequel l’auteur raconte son propre retour au catholicisme, a pu aussi jouer un rôle important31. Le retour au catholicisme lui renouvelle l’inspiration : l’écrivain de 38 ans qui sent au même moment resurgir le passé lointain et les impressions de l’enfance32 reprend son roman dans de nouvelles dispositions. Il place la seconde partie non plus à Paris mais en Normandie, dans le Carteret de sa jeunesse. |
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| Sujet: Re: Jules Barbey d'Aurevilly Mar 16 Aoû - 18:34 | |
| La Revue du Monde catholique, journal ultramontain dont il est rédacteur en chef, l’occupe constamment en 1847. Il achève son roman à la fin de l’année, mais ne peut le publier : la Révolution de 1848 perturbe les délais de parution. Dans la confusion qui suit les journées de février, il tente de s’adapter à la nouvelle situation et va jusqu’à présider un club d’ouvriers durant quelques semaines33. La revue cesse de paraître et Barbey, écœuré par le présent, se retire dans la solitude pour préparer des œuvres très différentes, mais toutes en rapport avec le passé. Il passe le reste de l’année et une partie de 1849 à lire et se documenter. Il révise Une vieille maîtresse, en même temps qu’il prépare un grand article sur Jacques II Stuart34 et Les prophètes du passé - essai de philosophie politique sur Joseph de Maistre, Louis de Bonald, François-René de Chateaubriand, Félicité de Lamennais et Antoine Blanc de Saint-Bonnet - ces hommes supérieurs « qui cherchent les lois sociales là où elles sont », c’est-à-dire « dans l’étude de l’histoire et la contemplation des vérités éternelles ». Il conçoit dans sa retraite le plan d’une série de romans au titre d’ensemble Ouest - il veut être le « Walter Scott de la Normandie ». Ricochets de conversation : Le dessous de cartes d’une partie de whist, la première des Diaboliques, est publiée en 1850. |
| | | | Jules Barbey d'Aurevilly | |
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