Ils nous voient
Les cieux semblent déjà vivants et rajeunis.
Je sens venir, du fond de l'ombre enchanteresse,
Le souffle d'une brise amie et charmeresse,
Dans le triste silence où nos coeurs sont unis.
Pareils à des oiseaux frissonnants dans leurs nids,
En nous des souvenirs de joie et de tendresse
Pleurent; le vent d'une aile errante nous caresse,
Ma mère, et ce n'est pas moi seul qui te bénis!
Car du séjour divin caché sous tant de voiles,
Sitôt que sur nos fronts s'allument les étoiles,
Ceux qui sont dans les cieux nous regardent pleurer.
Ils nous voient dans l'attente et dans la solitude,
Et leurs lointaines voix tentent de murmurer,
Comme pour mettre un terme à notre inquiétude.