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| Jules Barbey d'Aurevilly | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Jules Barbey d'Aurevilly Mar 23 Aoû - 19:08 | |
| Rappel du premier message :Jules Barbey d’Aurevilly (Saint-Sauveur-le-Vicomte, en Normandie, 2 novembre 1808 - Paris, 23 avril 1889) est un écrivain français. Surnommé le « Connétable des lettres », il a contribué à animer la vie littéraire française de la seconde moitié du xixe siècle. Il a été à la fois romancier, nouvelliste, poète, critique littéraire, journaliste et polémiste. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Dernière édition par Andy le Mar 23 Aoû - 19:54, édité 1 fois |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Jules Barbey d'Aurevilly Mar 23 Aoû - 19:11 | |
| Le retour à l’enfance et au catholicisme (1845-1851)
Après une tentative infructueuse pour collaborer à la Revue des Deux Mondes, puis au Journal des Débats, Barbey passe les années 1845/46 à sa Vieille maîtresse. Il en compose la moitié avant de connaître une panne d’inspiration passagère. Fin 1846 il voyage dans le centre de la France en quête de fonds pour un projet de Société catholique . Il passe un mois dans le Forez, à Bourg-Argental, théâtre de la future Histoire sans nom, et réapparaît assagi à la fin de l’année : même s’il ne pratique pas encore, la lecture de Joseph de Maistre, sa rencontre avec Eugénie de Guérin, ses échanges avec son frère Léon Barbey d’Aurevilly, qui a embrassé la prêtrise, ont amorcé sa conversion . La lecture des Docteurs du jour devant la famille de Raymond Brucker, paru en 1844, et dans lequel l’auteur raconte son propre retour au catholicisme, a pu aussi jouer un rôle important31. Le retour au catholicisme lui renouvelle l’inspiration : l’écrivain de 38 ans qui sent au même moment resurgir le passé lointain et les impressions de l’enfance reprend son roman dans de nouvelles dispositions. Il place la seconde partie non plus à Paris mais en Normandie, dans le Carteret de sa jeunesse.
Dernière édition par Andy le Mar 23 Aoû - 19:12, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Jules Barbey d'Aurevilly Mar 23 Aoû - 19:12 | |
| La Revue du Monde catholique, journal ultramontain dont il est rédacteur en chef, l’occupe constamment en 1847. Il achève son roman à la fin de l’année, mais ne peut le publier : la Révolution de 1848 perturbe les délais de parution. Dans la confusion qui suit les journées de février, il tente de s’adapter à la nouvelle situation et va jusqu’à présider un club d’ouvriers durant quelques semaines . La revue cesse de paraître et Barbey, écœuré par le présent, se retire dans la solitude pour préparer des œuvres très différentes, mais toutes en rapport avec le passé. Il passe le reste de l’année et une partie de 1849 à lire et se documenter. Il révise Une vieille maîtresse, en même temps qu’il prépare un grand article sur Jacques II Stuart et Les prophètes du passé - essai de philosophie politique sur Joseph de Maistre, Louis de Bonald, François-René de Chateaubriand, Félicité de Lamennais et Antoine Blanc de Saint-Bonnet - ces hommes supérieurs « qui cherchent les lois sociales là où elles sont », c’est-à-dire « dans l’étude de l’histoire et la contemplation des vérités éternelles ». Il conçoit dans sa retraite le plan d’une série de romans au titre d’ensemble Ouest - il veut être le « Walter Scott de la Normandie ». Ricochets de conversation : Le dessous de cartes d’une partie de whist, la première des Diaboliques, est publiée en 1850. |
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| Sujet: Re: Jules Barbey d'Aurevilly Mar 23 Aoû - 19:13 | |
| Le critique littéraire et le romancier (1851-1874)
Portrait de Nadar En 1851 paraissent simultanément Une vieille maîtresse et Les Prophètes du passé - œuvres très contrastées qui étonnent la critique : on comprend mal que le même écrivain livre en même temps un pamphlet catholique et monarchiste et un roman de mœurs aux pages sensuelles et passionnées. La parution d’Une vieille maîtresse est l’occasion de soulever le problème du roman catholique, de la morale et de l’art. La même année Barbey rencontre chez Mme de Maistre Françoise Émilie Sommervogel, baronne de Bouglon, veuve du baron Rufin de Bouglon. Celle qu’il surnomme « l’Ange blanc » va dominer sa vie pour les dix années à venir. Elle trouve le talent de son fiancé trop féroce: il se modère pour Le Chevalier des Touches, roman historique sur un héros chouan, commencé l’année suivante. Il rentre au Pays, un journal bonapartiste, en 1852. Au départ il s’y occupe de critique littéraire en attendant de se voir confier une chronique politique. Il restera 10 ans à cet office. L'Ensorcelée, l’histoire du retour à son village d’un prêtre chouan défiguré par une tentative de suicide, est publiée cette même année en feuilleton puis en volume en 1854, mais passe inaperçue. Baudelaire toutefois considère ce roman comme un chef-d’œuvre . Les deux hommes se rencontrent à cette époque. Il publie aussi des Poésies. En 1855, Barbey se tourne vers la pratique religieuse. Il publie avec Trébutien les Reliquiae de son amie Eugénie de Guérin (décédée en 1848) et commence Un prêtre marié, roman frénétique mettant en scène un prêtre impie et sa fille. En 1856, à l’occasion d’un voyage en Normandie et de sa réconciliation avec ses parents, il écrit le troisième Memorandum. Il publie une critique audacieuse contre Les Contemplations de Victor Hugo, gloire intouchable |
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| Sujet: Re: Jules Barbey d'Aurevilly Mar 23 Aoû - 19:13 | |
| Par ses articles, il contribue à faire découvrir Stendhal et à réhabiliter Balzac. Il défend également Les Fleurs du mal de Baudelaire et consacre à Madame Bovary de Flaubert une critique favorable mais sévère. Il déclare son goût pour les romantiques et n’hésite pas à tailler en pièces le réalisme, le naturalisme et les parnassiens : Champfleury, Jules et Edmond de Goncourt, Banville, Leconte de Lisle, et plus tard Émile Zola figurent parmi ses cibles. En 1858, il fonde Le Réveil, un journal littéraire, catholique et gouvernemental. Les articles qu’il publie lui valent des inimitiés : Sainte-Beuve, Pontmartin, Veuillot. Il fait encore parler de lui avec Une vieille maîtresse : l’œuvre est rééditée et crée le scandale. |
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| Sujet: Re: Jules Barbey d'Aurevilly Mar 23 Aoû - 19:13 | |
| En 1860, il s’installe au 25 rue Rousselet à Paris, qui sera jusqu’à sa mort son « tournebride de sous-lieutenant », et publie le 1er volume des Œuvres et les hommes, vaste ensemble de recueils critiques où il entend juger la pensée, les actes et la littérature de son temps. En 1862, ses articles contre Les Misérables créent le scandale. Il quitte Le Pays à la suite d’un autre article contre Sainte-Beuve et part quelques mois travailler à ses romans chez Mme de Bouglon à la Bastide-d’Armagnac. En 1863, une chronique au Figaro qui ridiculise Buloz et la Revue des Deux Mondes lui vaut un procès . Il persévère et s’en prend à l’Académie en publiant dans le Nain jaune les Quarante médaillons de l’Académie, pamphlet contre les membres de l’Institut. Le Chevalier des Touches paraît la même année, Un prêtre marié paraît l’année suivante. Le dernier Memorandum est composé en 1864, à l’occasion d’un voyage à Saint-Sauveur. |
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| Sujet: Re: Jules Barbey d'Aurevilly Mar 23 Aoû - 19:14 | |
| En 1865, il quitte définitivement Le Pays et retourne au Nain jaune, devenu démocrate et anticlérical. Ses opinions sont diamétralement opposées à celles du journal, mais on le laisse libre de ses propos . Il y publie les Ridicules du temps et des articles de critique dramatique. Cette collaboration dure quatre ans. En 1867, il rencontre Léon Bloy, qui devient rapidement son disciple39. En 1869, il entre au Constitutionnel où il s’occupera jusqu’à sa mort de critique littéraire. Les années suivantes, il alterne vie parisienne et séjours plus ou moins prolongés en Normandie. A la fin du siège en 1871, il retourne à Valognes où il achève Les Diaboliques. Il entretient la flamme polémiste en publiant des articles antirépublicains. |
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| Sujet: Re: Jules Barbey d'Aurevilly Mar 23 Aoû - 19:14 | |
| Le connétable des lettres (1874-1889)
Portrait-charge d’André Gill. Les Diaboliques sont publiées en novembre 1874. Les exemplaires sont immédiatement saisis et l’auteur est poursuivi pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs, et complicité ». Barbey fait intervenir Arsène Houssaye et Gambetta pour éviter le procès. Il accepte de retirer l’ouvrage de la vente et le juge d'instruction conclut au non-lieu40. L’œuvre sera rééditée en 1883 avec une préface, ajoutée par précaution. Durant les années qui suivent, il se rapproche de la génération montante : Bloy, Vallès, Daudet, Bourget, Rollinat, Jean Lorrain, Richepin, Péladan, Huysmans, Coppée, Hello, Uzanne, Octave Mirbeau... ainsi que d’écrivains autrefois éreintés : Banville, Hérédia, Taine. Edmond de Goncourt l’inscrit sur une des premières listes de l’Académie des Dix. En 1878, il publie Les Bas-bleus, cinquième volume des Œuvres et les hommes, consacré « aux femmes qui écrivent, car les femmes qui écrivent ne sont plus des femmes. Ce sont des hommes - du moins de prétention - et manqués » . En 1879, il rencontre Louise Read, sa dernière amie et celle qui va se dévouer à sa gloire. En 1880, il publie Goethe et Diderot, un pamphlet. Une histoire sans nom, autre roman catholique dans lequel un moine capucin qui prêche l’Enfer croise la route d’une jeune fille innocente et somnambule, paraît en 1882 - c’est un succès. Il collabore au Gil Blas et publie en 1883 deux histoires d’inceste et d’adultère : Retour de Valognes (Une page d’histoire) et Ce qui ne meurt pas (un roman écrit presque 50 ans plus tôt). |
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| Sujet: Re: Jules Barbey d'Aurevilly Mar 23 Aoû - 19:15 | |
| Il donne également les troisième et quatrième Memorandum. En 1884, il publie des poésies, Les Rythmes oubliés et ses derniers articles de critique - il salue notamment A rebours le roman-manifeste fin de siècle de Huysmans . Malade du foie, il continue de fréquenter les salons de la baronne de Poilly, des Daudet et des Hayem, où ses causeries émerveillent. Il soutient les débuts à la scène de la jeune Marthe Brandès. En 1888, il publie Léa, l’une de ses premières nouvelles, puis Amaïdée en 1889, avant de tomber malade. Il s’éteint le 23 avril 1889. Les circonstances de sa mort vaudront de violentes attaques autour de son testament (Louise Read est instituée légataire universelle), en mai 1891, du journal La France sous la plume du Sâr Joséphin Péladan, et un procès de ce dernier à l’encontre de Léon Bloy et de Léon Deschamps rédacteur en chef de la revue La Plume. La quasi-totalité de la presse d’alors salue la condamnation du Sâr en octobre 189143. L’écrivain normand est inhumé au cimetière Montparnasse avant d’être transféré en 1926 au château de Saint-Sauveur-le-Vicomte. C’est Louise Read qui poursuivra la publication des Œuvres et les hommes. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Jules Barbey d'Aurevilly Mar 23 Aoû - 19:15 | |
| Les modèles romantiques
Dans ses premières œuvres, Barbey imite souvent les romantiques. Son premier poème Aux héros des Thermopyles est dans la manière de Casimir Delavigne, alors le chantre des vaincus, auquel il est dédié. Les modèles lui servent souvent de repoussoir, il crée par opposition : Le cachet d’onyx est inspiré de la jalousie d'Othello, de Julie et des théories de Madame de Staël (Corinne). Germaine ou La pitié (Ce qui ne meurt pas) est influencé par Lélia de George Sand , La bague d’Annibal par Musset (Mardoche) . Une vieille maîtresse est « l’antithèse complète » de Adolphe de Benjamin Constant et de Leone Leoni (George Sand), à laquelle il emprunte son sujet - l’amour d’une femme pour un amant dont elle découvre peu à peu la dépravation. La lecture de Stendhal en 1839, pendant qu’il compose L’amour impossible, le marque profondément : il admire la sécheresse et la netteté de l’analyse48. Les patriotes écossais des Chroniques de la Canongate de Walter Scott lui inspirent vers 1850 l’idée d’une série de romans normands sur la chouannerie, dont le titre collectif devait être Ouest |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Jules Barbey d'Aurevilly Mar 23 Aoû - 19:16 | |
| Lord Byron
Barbey, dès son plus jeune âge, est un passionné de Lord Byron : « Byron et Alfieri, n’ont que trop empoisonné les dix premières années de ma jeunesse. Ils ont été à la fois ma morphine et mon émétique » . Byron domine son imagination, aucun écrivain n’aura sur lui une influence aussi profonde : « C’est dans Byron que j’ai appris à lire littérairement. » . Il possède les œuvres complètes et en anglais du poète de Childe Harold, et les connaît « à la virgule près » . Les héros de Byron, « sombres figures de la Force blessée au cœur », qui ont « ce charme de la goutte de lumière dans l’ombre et d’une seule vertu parmi plusieurs vices », l’ensorcellent et influencent les personnages de ses romans54 : Jehoël de La Croix-Jugan dans l'Ensorcelée, Monsieur Jacques du Chevalier des Touches, Sombreval dans Un prêtre marié. Le couple de Satan et de l’Ange, thème satanique très présent chez Byron, mais également chez Vigny (Éloa), est récurrent chez Barbey : Jehoël de La Croix-Jugan et Jeanne Le Hardouey (L'Ensorcelée), Hermangarde et Vellini (Une vieille maîtresse), Sombreval et sa fille Calixte (Un prêtre marié). Les personnages de prêtre coupable et impénitent symbolisent la chute de l'ange et Satan. Comme lui, ils pèchent contre l'esprit et choisissent la damnation : La Croix-Jugan, Sombreval, mais aussi le père Riculf (Une histoire sans nom) supportent comme le Manfred de Byron une malédiction et le poids d'une lourde faute. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Jules Barbey d'Aurevilly Mar 23 Aoû - 19:17 | |
| Joseph de Maistre
Joseph de Maistre est un des plus fermes partisans de la contre-révolution et un ennemi des Lumières. Il soutient l'ultramontanisme, la théocratie et l'absolutisme. Barbey découvre Les soirées de Saint-Pétersbourg vers la fin 183855. Il se délecte de la lecture de cet « ouvrage qui coupe la respiration à force d'idées et d'images », à la « métaphysique toute puissante » . Il lui consacre ensuite une série d'études importantes : Maistre figure au premier rang, avec Bonald, des Prophètes du passé (1851). Il lui rend hommage lors de la parution en 1853 des Mémoires de Mallet du Pan , puis en 1858 et 1860 lors de la publication de la Correspondance diplomatique58, enfin en 1870 lors de la parution de ses Œuvres inédites . Les connivences de Maistre et de Barbey sont à la fois éthique, métaphysique et esthétique60. Sur le plan moral, Maistre fait preuve d'une extrême rigueur dogmatique qui le conduit à légitimer l'Inquisition et à défendre le rôle social du bourreau. Ce goût de la posture provocante et polémique se retrouve chez Barbey. Maistre combat également l'idée, selon lui néfaste à toute critique, de distinguer la personne des opinions qu'elle formule dans ses écrits61. Barbey sera fidèle à ce principe dans ses critiques littéraires |
| | | | Jules Barbey d'Aurevilly | |
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